Quoi qu’il en coûte, sans doute : mais à qui ? – Coronavirus et inégalités
On le sait désormais, la pandémie actuelle produit un effet de loupe sur la société telle qu’elle n’est plus. On peut y lire les chaînes d’interdépendance qui nous lient les uns aux autres et les petits grains de sable qui ont des conséquences inattendues en cascades. On peut y lire aussi les inventions de solidarité, d’humour, de résistance et de gros dos dont nous sommes capables.

On peut y lire surtout les inégalités galopantes devant le confinement et ses conséquences. Les inégalités entre ceux qui peuvent se protéger et ceux qui ne le peuvent pas. Les inégalités entre ceux qui doivent travailler et ceux qui ne le peuvent pas. Les inégalités entre hommes et femmes. Les inégalités entre le haut et le bas, comme le dit un élu de la CGT de Wattrelos : « Nous, les ouvriers, on nous dit : “ Allez travailler ! ” », « alors que les cadres travaillent depuis chez eux ». Les inégalités devant les conditions de confinement, exemple extrême, entre les footballeurs du PSG et certains de leurs supporters.
Urgences économiques
Sur fond de querelles sur le gel, les masques, l’efficacité des traitements, les comparaisons internationales, et de responsabilités sur la gestion de la crise sanitaire et l’impréparation française, sur fond de vague inéluctable des décès, on va aborder, échéance lointaine et très proche, la seconde vague, celle de l’écroulement de l’économie française. Il en est déjà question par le recours à la métaphore guerrière et aérienne : « Il faut un pont aérien de cash », « Le tuyau d’arrosage a été remplacé par la lance à incendie, mais on n’est pas encore passé au Canadair »…
De fait, depuis quelques jours, au rythme de la mise en veilleuse d’une bonne partie de l’économie française et de l’effondrement des cours de la bourse, de nombreuses annonces ont été faites pour garantir la pérennité des entreprises et préserver la continuité des emplois. Il peut s’agir des mécanismes de chômage partiel, du report des échéances de cotisations et d’impôts, de garanti