Politique

Le désastre de l’élection présidentielle

Haut fonctionnaire

Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, il faut remonter loin. À la mise en place de l’élection présidentielle au suffrage universel direct, à la conversion de la gauche à ces institutions irresponsables, à ses trahisons sociales, aux complaisances multiples à l’endroit de l’extrême droite, au cynisme d’Emmanuel Macron, un président sortant pour lequel, la mort dans l’âme, il faudra pourtant bien voter ce dimanche 24 avril. Avant de le combattre, dès lundi.

Pour la troisième fois en 20 ans, le second tour de l’élection présidentielle opposera un candidat de droite et un candidat d’extrême droite.

Une fois encore le même scénario : la litanie des appels à « faire barrage à l’extrême droite » entonnée par les candidats de droite et de gauche battus, tandis que les candidats d’extrême droite se rangent derrière Marine Le Pen.

Pour la troisième fois en 20 ans, les Français n’auront pas pu exprimer leur choix politique.

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Qui est responsable de cette situation ?

Certains répondront Emmanuel Macron, lequel s’est employé à préparer la répétition de cette confrontation pendant tout son quinquennat, comme l’établit de façon argumentée Le Figaro du 12 avril. Son objectif était de liquider les partis dits « de gouvernement », Les Républicains (LR) à droite et le Parti socialiste (PS) à gauche, afin de sortir du clivage archaïque entre la droite et à gauche, pour entrer dans l’air du « en même temps ». Il a réussi, mais n’avait peut-être pas prévu qu’il ne serait pas le seul à profiter de cette restructuration de la scène politique : il a siphonné l’électorat LR, une bonne partie de celui du PS et des Verts, mais il a aussi favorisé la progression de La France insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN).

Le bloc dirigé par Emmanuel Macron, qui se présente comme celui de la raison et de la compétence, ne représente qu’un peu plus du tiers des votants en y agrégeant ce qui reste du PS, de LR et des Verts. LFI, le RN et les autres petits partis d’extrême droite et d’extrême gauche recueillent les deux tiers des suffrages exprimés.

Il est d’ailleurs injustifié de mettre dans le même sac Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a dans un premier temps clairement appelé à ne pas voter pour Marine Le Pen, sans appeler explicitement à voter pour Emmanuel Macron, pour ensuite préciser « l’un et l’autre ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale qu’elle partage avec Emmanuel Macron u


Jean-François Collin

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