Macron, le youtubeur qui voulait sauver la planète
Monsieur Macron, vos vœux du 31 décembre m’ayant fait sursauter (comme bon nombre de politistes et écologues), j’ai pris la liberté de vous écrire dans un texte publié par AOC le vendredi 6 janvier. Un grand merci d’avoir pris le temps de me répondre par l’intermédiaire de votre vidéo YouTube du 18 janvier. Cela m’a touché.

Voilà maintenant bientôt six ans que je suis un observateur vigilant de la politique que vous déployez, et, qu’avec le journaliste Thomas Legrand (qui a tenu une chronique presque quotidienne sur France Inter à ce sujet), je m’interroge sur ce qu’est le « macronisme ». Votre dernière vidéo, visionnée à plusieurs reprises, m’a permis d’y voir plus clair quant à la théorie politique qui anime votre vision.
Comme Hannah Arendt l’avait bien montré en son temps, toutes les visions du monde sont recevables, à partir du moment où nous pouvons nous mettre d’accord sur les faits. C’est précisément ce qui pose problème : vous ne prenez pas acte des faits, médiés par les savoirs scientifiques. Ce manquement rend votre vision politique caduque et dangereuse.
Votre position politique est singulière dans l’espace démocratique français de ces dernières décennies. Vous avez, de toute évidence, mis en œuvre une ligne à nulle autre pareille. Votre chaîne YouTube personnelle, véritable catalyseur de votre politique, révèle que le macronisme est tout à la fois un technosolutionnisme au sein duquel vous apportez des solutions techniques qui n’opèrent pas sur les racines du problème, un obscurantisme caractérisé par le refus de voir le réel tel qu’il se manifeste et tel que les sciences permettent de l’appréhender, un ultralibéralisme consistant à éviter tout ce qui pourrait faire obstacle à la logique du profit et un populisme où vous jouez à « rassurer » les citoyens de manière paternaliste, s’il le faut par la désinformation[1].
Le macronisme est un technosolutionnisme
Connaissez-vous Evgeny Morozov ? Ce chercheur américain d’origine biélorusse a bien mon