Écologie

La nécessaire planification démocratique de la transition socio-écologique

Économiste, Économiste, Politiste

La transition socio-écologie sera planifiée ou ne sera pas. Seule la planification démocratique, qui est déjà présente à une échelle relativement réduite dans l’économie capitaliste contemporaine, peut permettre une reconfiguration de l’activité économique à l’intérieur des limites et des possibilités planétaires.

Tout le monde s’entend, de Joe Biden à Xi Jinping en passant par les libéraux ou les anarchistes : il faut faire une transition vers des modes de vie et de production plus durables, notre survie collective en dépend.

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Difficile pourtant de converger de manière consensuelle vers la forme concrète que celle-ci pourrait prendre, malgré tous les efforts scientifiques qui sont mis à contribution. Les implications économiques d’une telle transition demeurent notamment difficiles à établir. On sait que le statu quo ne peut pas être maintenu, mais jusqu’à quel point une transition écologique exige-t-elle un changement du système économique ? Dans cet article, nous soutenons que, pour être un succès pérenne, une transition écologique devra être accompagnée d’un changement systémique complet et que pour qu’un tel changement permette une reconfiguration de l’activité économique à l’intérieur des limites et des possibilités planétaires, il devra être planifié démocratiquement.

On ne compte plus les ouvrages qui recensent les impacts délétères du système capitaliste sur l’environnement. Sans présenter l’ensemble des arguments, nous pouvons néanmoins affirmer que la dynamique capitaliste pousse à aller au bout des possibilités techniques de production. En gros, on tentera toujours d’en faire plus et de développer des produits et services différents pour conquérir (voire, créer) de nouveaux marchés.

Bien entendu, il y a des périodes de recul de la production, de crise ou des limitations volontaires quand il peut être profitable de diminuer l’offre, mais toute marge de manœuvre ainsi dégagée tendra à être utilisée éventuellement pour produire davantage dans le but de générer plus de profits. Les effets de concurrence et l’impératif de profitabilité forcent les entreprises à donner le plus de valeur économique possible aux ressources dont elles disposent. Dans la mesure où elles peuvent les transformer en capital et que ce capital est liquide, comme, par exemple, lorsqu’ell


Mathieu Dufour

Économiste, Professeur agrégé au Département des sciences sociales Université du Québec en Outaouais

Sophie Elias-Pinsonnault

Économiste, Doctorante à l’université du Massachusetts Amherst

Simon Tremblay-Pepin

Politiste, Professeur à l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère de l’Université Saint-Paul