Université et recherche : quand le dénigrement remplace les financements
Avec l’automne, en dépit du dérèglement climatique, viennent les feuilles mortes, les champignons, les premières tempêtes … et les débats sur le PLF (le Projet de loi de finances) et le PLFSS (celui sur la sécurité sociale).

Cette année toutefois, comme nous le craignions, ces débats n’ont pas eu lieu. Les textes à peine introduits dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, les 49.3 étaient dégainés par une Première ministre qui, non seulement savait qu’elle ne disposait pas de majorité, mais redoutait jusqu’aux amendements des députés des groupes qui la soutiennent. Étouffant ainsi toutes les voix qui tentaient d’interroger la pertinence de sa politique économique, le gouvernement a pourtant opéré un choix macroéconomique qui risque de peser lourdement sur l’avenir de notre pays : celui du « redressement des comptes publics », alors même que la croissance est atone.
Arc-bouté sur son dogme quasi religieux de « refus de toute hausse d’impôt », fût-ce sur les super-profits et les milliardaires, et reprenant en chœur les antiennes les plus éculées d’un libéralisme incapable de saisir les enjeux considérables de l’époque (écologiques, sociaux, géopolitiques, technologiques, démocratiques) et leurs conséquences en termes de dépenses et d’investissement publics, il a annoncé une réduction du déficit public[1] et donc une baisse des dépenses de l’État de 3,6 % en volume[2].
Puisqu’on parle d’avenir, on pouvait donc craindre le pire pour le financement de la recherche et de l’enseignement supérieur publics, secteur clé dans sa préparation via, d’une part, la formation des jeunes, d’autre part, les retombées de la science pour faire face aux défis écologiques et climatiques notamment et, enfin, son rôle dans la compréhension et l’analyse d’un monde chaque jour plus complexe, face aux intoxs, à la désinformation et aux lobbys. Là encore, ces craintes étaient parfaitement justifiées.
Mais, diront peut-être certains, comment pouvez-vous faire une telle affirmation al