L’anti-science version Trump arrive en France
L’un des tous premiers décrets de l’administration Trump était éminemment symbolique : mettre hors jeu la principale organisation météorologique mondiale dont les données documentent le changement climatique. Suite logique d’une attitude climato-sceptique qui fait écho au slogan de campagne « Drill Baby Drill ».

Cette attitude anti-science du premier promoteur politique de faits alternatifs s’est rapidement généralisée en véritable autodafé et saccage de la recherche américaine doublé d’une guerre ouverte contre les scientifiques. Les budgets fédéraux ont été découpés à la tronçonneuse et l’administration états-unienne est allée jusqu’à déclarer que des expressions telles que « discours de haine », « discrimination », « femme », « inégalités », « polarisation », ou « racisme » pourraient désormais justifier le retrait ou le refus d’attribution de fonds fédéraux à des projets de recherche.
Pour comprendre comment un pays développé peut déchoir dans un tel obscurantisme il faut étudier sa trajectoire, et force est de constater que la France emprunte la même.
La recherche sur la désinformation et ses techniques est le premier obstacle au développement de cet obscurantisme. Naturellement, ses protagonistes ont été les premiers visés par les partisans de Donald Trump et ce depuis plusieurs années. La recette est simple : désinformation et dénigrement des scientifiques sur les réseaux sociaux, blanchiment des accusations dans les médias conservateurs, inquisitions de la part des élus à propos de ces accusations et lancement de contentieux juridiques sur la base des informations ainsi récoltées. Diablement efficace quand elle n’est pas contrée, cette recette a permis de faire fermer les centres de lutte contre la désinformation les plus prestigieux comme ceux de Stanford ou d’Harvard quelques mois avant l’élection américaine de 2024. Mission accomplie, le champ est libre.
Vigilance est donc de mise si nous ne voulons pas nous aussi renvoyer la science européenne