Politique

On n’en a pas fini avec les partis politiques (1/2)

Politiste

Avec des différences très grandes, du côté de Beppe Grillo, de Pablo Iglesias, de Jean-Luc Mélenchon ou d’Emmanuel Macron, sous des formes et des références très diverses, se retrouvent la proclamation de la mise en bière des vieux partis politiques et de la vieille forme partisane, rendue possible par la magie de la démocratie participative voire délibérative des réseaux sociaux. Mais qu’en est-il réellement ? À travers une analyse socio-historique en deux volets, Michel Offerlé apporte une réponse aussi étayée que nuancée.

La crise des partis politiques est devenu un marronnier journalistique et intellectuel. Depuis plusieurs décennies on se lamente ou on se réjouit de l’affaiblissement, du rétrécissement, de la dépréciation et de la mort annoncée de partis, des partis, de la forme parti. Je me souviens avoir terminé la première édition du Que Sais-je ? Les partis politiques en 1987, par un paragraphe intitulé : « Les partis c’est fini ? ». À chaque édition j’ai dû intégrer un codicille ajustant la démonstration générale du livre aux soubresauts de la conjoncture partisane et intellectuelle. Tout en rappelant d’abord que les partis, quelle que soit la définition que l’on a pu leur donner, ont été un des instruments clés de la démocratisation de la société et de la vie politique.

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Ils ont permis d’intéresser les nouveaux citoyens, dans tous les sens du terme, et de les canaliser vers le vote ; et le vote reste l’instrument de légitimation de la domination politique démocratique. Ils ont permis, grâce aux ressources que donne un parti politique, de faire émerger des élites alternatives et donc d’inscrire à l’agenda politique de nouvelles questions, notamment sociales.

Il faudrait toutefois être aveugle ou arrogant pour ne pas tenir compte des formes contemporaines de la « crise de la représentation », voire de la « crise de la démocratie » dont la crise de la médiation partisane est un des aspects. De quelque côté que l’on se tourne, la réponse est semblable : la forme parti a vécu et les partis pris individuellement vont mourir.

On peut reprendre quelques indicateurs de densité diverse pour étayer cet air du temps.

Dans l’histoire des idées longues la trilogie de Bernard Manin a toutes les apparences d’une opération de classement réussi(e). La démocratie des partis a succédé au gouvernement représentatif et la démocratie du public a supplanté la démocratie des partis.

Deuxième grand récit, celui inauguré par Katz et Mair dans les années 90, dans l’appréhension des partis et des « systèmes de partis » par la lunette typologique, c’est désormais la théorie du parti-cartel qui serait la meilleure manière de rendre compte des partis dits de gouvernement. Ils ne sont plus des traductions politiques de la société dite civile, mais constituent une sorte de cartel (contesté par des partis dits populistes) qui s’est approprié le pouvoir politique et qui tire profit de cette position pour monopoliser les ressources politiques nécessaires à la perpétuation de leur domination.

Troisième approche qui concerne plus des partis particuliers, les réseaux partisans, les milieux partisans, comme hinterland et terre nourricière des partis comme organisations, se sont progressivement  nécrosés (Rémi Lefebvre, Frédéric Sawicki) ; et les partis sont devenus de purs partis politiques, des instruments de conquête du pouvoir :  les « partis-entreprises » ou les service-vendor parties en seraient l’incarnation.

Enfin quatrième illustration symptomatique de ces débats, la proclamation non plus par des chercheurs plus ou moins prescripteurs, mais par les protagonistes eux-mêmes, d’une mise en obsolescence de la forme « parti traditionnel » et son remplacement par la forme mouvement, agile et inventive, comme dans un autre domaine, les mouvements sociaux ont pu être opposés aux groupes d’intérêt(s) institutionnalisés (archaïque, ancien, pérenne, intégré, institutionnalisé, vertical, rigide et mouvements sociaux, moderne, labile, réactif, horizontal, participatif, résiliaire, souple…).

Avec des différences très grandes, du côté de Beppe Grillo, de Pablo Iglesias, de Jean-Luc Mélenchon ou d’Emmanuel Macron, sous des formes et des références très diverses, se retrouvent la proclamation de la mise en bière des vieux partis et de la vieille forme partisane, rendue possible par la magie de la démocratie participative voire délibérative des réseaux sociaux. Le coût de production d’un capital partisan collectif aurait ainsi chuté.

Tout dans cette littérature n’est bien entendu pas à rejeter et les travaux des chercheurs et les pratiques des acteurs indiquent bien que quelque chose a changé et que les partis ne sont plus ce qu’ils ont été, ou ce qu’ils n’ont jamais été (voir Rémi Lefebvre).

Il s’agira donc ici de prendre la mesure de cette délégitimation et du dépassement de la forme partisane, d’en comprendre les modalités et d’en souligner les limites.

Les partis en définitions

Un parti ce fut d’abord : une « Union de plusieurs personnes contre d’autres, qui ont un intérêt contraire » (Dictionnaire de l’Académie, 1798). La plupart des textes qui parlent des partis politiques dans la première partie du XIX° siècle évoquent cette idée de regroupement sans qu’il soit fait mention d’organisation formalisée. Le parti c’est d’abord une partie du tout (la pars en latin), et cette partie du tout est bien souvent considérée chez les prescripteurs de toutes tendances comme potentiellement nuisible, factieuse. « Les factions sont les maladies du corps politiques » écrit E. Duclerc dans le Dictionnaire politique de Pagnerre en 1841. Nos ça va de soi démocratiques se sont construits avec et contre ce rejet du pluralisme politique, qui est pourtant devenu la norme sous la bannière de l’acceptation de l’altérité institutionnalisée. La parte pour reprendre la formule italienne inclut désormais il partito comme forme légitime d’expression et d’encadrement régulée du combat politique.

Pour autant, le parti-organisation est une forme très malléable. Il n’y a pas un seul modèle de « faire parti », même si il existe tout au long du XIX° et du XX° siècles d’incessants combats pour dire ce qu’un parti doit être et pour labelliser  les « vrais partis » par rapport à leur degré de consistance et d’articulation (les anglophones parlent du degré de partyness) et pour délégitimer des types de regroupements qui ne sont pas « vraiment » des partis (du fait de leur taille, de leurs buts, de leur faible articulation, ou de leur trop forte personnalisation…).

On voit poindre derrière ces types de palmarès les typologies politologiques dont la plus célèbre a été celle de Maurice Duverger dans Les partis politiques (1951). Derrière l’opposition parti de masses/parti de cadres se profile la définition du « vrai parti », celui qui est organisé, structuré, discipliné et qui remplit de multiples « fonctions » structurantes pour, et dans la démocratie. Découle aussi de cette approche, la conviction déjà évoquée auparavant et reprise ensuite, d’une faiblesse congénitale des partis en France, à l’exception du « Parti », le Parti Communiste Français seul parti français digne de ce nom, même sous une forme considérée comme presque pathologique par l’auteur, au regard de formes plus recommandables de parti de masses, par exemple les démocraties-chrétiennes ou les social- démocraties. Fortement organisés ils remplissaient leur rôle d’intermédiation démocratique et d’encadrement d’individus dotés de manière irréversible du droit de désigner leurs gouvernants au travers de ces partis dotés de canaux démocratiques, ou présumés tels.

La définition la plus commune en science politique insiste sur ces éléments et sera indirectement entérinée dans nombre de législations des pays qui ont défini un cadre juridique plus ou moins contraignant pour leurs partis politiques. Combien d’étudiants de science politique dans le monde n’ont-ils pas appris la définition canonique en quatre points de La Palombara et Weiner : « une organisation locale bien établie et apparemment durable, entretenant des rapports réguliers et variés avec l’échelon national ; la volonté délibérée des dirigeants nationaux et locaux de l’organisation de prendre et exercer le pouvoir, seuls ou avec d’autres, et non pas – simplement – d’influencer le pouvoir ; le souci, enfin, de rechercher un soutien populaire à travers les élections ou de toute autre manière » (1966).

Cette définition normative du « vrai », voire du « bon » parti, est historiquement et géographiquement située. Elle correspond à une phase particulière de l’histoire des partis politiques, celle du parti-organisation. Elle exclut tout un ensemble d’organisations, et ses auteurs laissent sous-entendre qu’il y a des partis plus « partis » que d’autres. A cette aune, on peut se demander si les partis états-uniens sont bien des partis. Et si le parti communiste chinois coche bien toutes les cases de la définition.

Contre une définition statique et étroite il faut rappeler que la forme parti est tout au contraire une enveloppe très accueillante et qu’elle a fait l’objet d’appropriations plurielles, d’ailleurs déjà présentes chez Duverger bien qu’il ait toujours donné la priorité aux partis de masses comme parangons de la légitimité partisane. Pourtant, ce qu’il appelait partis de cadres ont pu aussi « procurer à leurs chefs le pouvoir au sein d’un groupement » à défaut parfois, de donner « à leurs militants actifs des chances – idéales ou matérielles – de poursuivre des buts objectifs, d’obtenir des avantages personnels ou de réaliser les deux ensemble » pour reprendre la définition weberienne du parti politique.

Toutes les critiques nostalgiques partent de là, de ce moment de l’histoire, où certains partis, pas tous et pas de la même manière, remplissaient, comme on disait alors, des « fonctions », constituante, programmatique, de recrutement du personnel politique, voire tribunicienne, alors même que les usages au quotidien, par ceux qui habitaient les partis (plus ou moins nombreux selon les pays), n’étaient pas de même nature, ou de même intensité. C’est peut être aussi cela qui faisait, dans son ambiguïté même, les conditions d’une éventuelle félicité partisane où la division inégalitaire, mais acceptée, du travail politique, était un élément clé de leur fonctionnement. Les usages pluriels d’une relation sont bien souvent les gages de sa réussite et de sa pérennité.

Cependant cette nostalgie est toujours ambivalente, oscillant entre la dénonciation du verticalisme, et, lorsque d’autres pratiques étaient initiées, la dérision devant des expérimentations jugées peu crédibles. Certains partis ont tenté de se présenter comme des « partis pas comme les autres », des organisations dans lesquelles les principes démocratiques devaient prévaloir, fût-ce au détriment de l’accession au pouvoir. Le PSU français d’abord, puis les écologistes ont été les parangons de cette hyper démocratie interne, qui n’a pas empêché les pires pratiques manœuvrières, et qui a conduit ces partis au pilori médiatique — « quand les écolos vont-ils enfin devenir un “vrai parti“ ? ». Quant à la collégialité très mouvementée qui avait cours au PS, après Mitterrand, elle était aussi sujette à controverses (Bachelot).

Les décompositions partisanes

Toutes les proclamations nécrologiques établissent un constat plus ou moins partagé et avalisé selon les partis et particulièrement ceux dits « de masse », (baisse du nombre de membres, fluidification de la notion d’adhérent, déclin et délégitimation des pratiques militantes et de la présence des partisans dans le quotidien de la population, croissance de la place de professionnels de la logistique partisane, de l’extraction de voix et de la rationalité gestionnaire et du fund raising efficient, désaffiliations électorales et baisse des identifications durables et transmissibles à un parti, reculs des sociabilités partisanes, asséchement des hinterlands partisans, mités et délités,  limitation des débats et des investissements programmatiques, débats délégués à des boites à idées, voire à des entreprises de sondages, rétrécissement des pièces des répertoires d’action partisans, reflux électoraux des plus grands partis, pour ne rien dire d’une concurrence exacerbée entre féodalités pour l’appropriation de purs trophées électifs…). En face, des citoyens apartisans, antipartisans, anti-élitaires et peu intéressés, sauf parfois sous forme de relations clientélaires, à fournir  une « base de masse » pérenne, comme l’on disait dans les temps de partisanisme triomphant, aux directions partisanes. Les nébuleuses communiste, laïque voire catholique se sont racornies, comme les Verzuiling et la piliérisation belge et néerlandaise ont régressé.

Mais attention. D’une part les partis ne sont pas des entités unifiées. Dans une même organisation cohabitent des façons très différentes de faire vivre et d’entretenir le lien partisan ; selon les configurations sociales, locales et selon les modalités de la compétition (être dans une opposition agestionnaire, ou détenir des exécutifs locaux ou nationaux).

De plus cette vision très européo-centrée tend à oublier que les partis existent ailleurs qu’en Europe et aux États-Unis. La plupart des théorisations sur les partis se sont cristallisées alors que les autres pays étaient soient sous des régimes dictatoriaux (parti unique ou pluralisme limité) ou des régimes coloniaux, dans lesquels les organisations protestataires (des fronts de libération nationale, ou des groupements clandestins) présentaient d’autres caractéristiques du fait de la nécessité d’un mode de fonctionnement fondé sur une pratique contrainte des activités et de la prise de parole politiques. Et même en Europe, attention aussi à ne pas généraliser la mort des partis à l’ancienne.

Aller voir ailleurs

Certes, il n’y a plus de « contre-sociétés » (sans tomber dans l’illusion rétrospective d’un monde clos) comme celle du parti modèle, la sociale-démocratie allemande. On n’est plus social-démocrate « Von der Wiege bis zur Bahre » (du berceau à la tombe), les débats actuels autour des programmes ne sont plus ce qu’ils étaient lorsque l’on préparait les congrès d’Erfurt (1891) d’Heidelberg (1925) ou de Bad Godesberg (1959, K.Fertikh) mais, la constitution de la GROKO (Grosse Koalition CDU-CSU-SPD) en 2017 a toutefois largement mobilisé le parti :  il a fallu six mois pour que l’alliance soit reconduite après congrès, réunions, rédaction d’un accord programmatique détaillé (170 pages pour approuver la Grosse Koalition) et enfin vote des 463 723 adhérents inscrits du SPD (78,39% de participation, le Oui emportant 239 604 suffrages). Le mouvement 5 Etoiles a quant à lui validé sa participation au gouvernement par 44 000 clics le « contrat pour un gouvernement du changement », sur l’opaque plate-forme Rousseau.

Il faudrait prendre le temps « d’aller voir plus ailleurs » et d’objectiver les modalités que prend actuellement la forme parti dans le monde. Lorsque l’on parle de la « mouvementisation » des entreprises politiques on s’appuie sur quelques exemples, alors que les entreprises politiques sont des milliers ; il s’agit des Cinque Strelle italiennes, de Podemos, de Ciudadanos espagnols et de La République en Marche (LREM) et de La France Insoumise (FI) françaises ; voire du Tea Party états-unien.

Il est en effet peu question de tant d’autres. Du Bharatiya Janata Party ou BJP (parti du peuple indien), qui est actuellement au pouvoir en Inde et qui revendique le titre de « plus grand parti du monde », plus nombreux encore que le Zhōngguó Gòngchǎndǎng (Parti Communiste Chinois) qui affiche 90 millions de membres, très loin devant l’AK-P turc Adalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du développement) qui prétend regrouper 9 millions d’adhérents.

Le BJP est en effet un parti-nébuleuse, dans un pays certes très spécifique ; il coordonne, sous l’égide d’une direction très centralisée et personnalisée, dans ses multiples ramifications, des usagers très différents de la relation partisane, qui y sont là pour des raisons et des intensités très différentes (des militants, des « clients », des miliciens, des affairistes, des prétendants aux multiples trophées qu’offre un parti au pouvoir, des idéologues et intellectuels de l’indianité hindouiste, des followers des tweets de son dirigeant Narendra Modi, des affiliés des multiples organisations qui enracinent le parti dans un large milieu partisan).

Ainsi, le Mouvement de Régénération nationale (Morena, Movimiento Regeneración Nacional) initié par et pour Andrés Manuel Lopez Obrador (cf. les travaux d’H.Combes) a-t-il agrégé dans une sorte de cacophonie ordonnée un ensemble foisonnant d’initiatives et de structures partisanes et associatives qui ont permis au dirigeant mexicain d’accéder à la présidence de la République en 2018, après ses deux échecs sous l’étiquette PRD (autre exemple typique d’un entrecroisement, hybridation et fertilisation entre structures partisanes et mouvements sociaux). On peut aussi noter que toutes les organisations qui font référence à l’Islam sont aussi des dispensatrices de biens quotidiens et de services sociaux et pas seulement de biens de salut le Hezbollah libanais (Daher) ou les Frères musulmans égyptiens (Vannetzel)…

Il y a eu par ailleurs d’autres manières d’occuper la forme parti. Les entrepreneurs néologues ont imaginé depuis plusieurs décennies des formes nouvelles de groupements qui visaient moins, comme leurs prédécesseurs antérieurs à devenir des instituteurs des masses et à assumer une panoplie très large d’offre d’activités permettant un usage pluriel de la relation partisane ; il s’agissait essentiellement de promouvoir un chef ou un groupe de dirigeants et de lui/leur permettre d’accéder au pouvoir et de capter des électeurs (les partis dits « attrape-tout »). Les théoriciens du choix rationnel états-unien ont pu ainsi styliser les candidate-centered ou service vendor parties comme des enveloppes ductiles qui pouvaient combiner les trois ingrédients nécessaires à la réussite d’une entreprise, la mobilisation de supporters, la mobilisation d’idées et de récits, et la mobilisation de ressources monétaires, particulièrement importantes lorsque la profession politique n’est pas sanctuarisée par rapport aux financements économiques des entreprises et des citoyens disposant de hauts revenus et désireux d’investir dans des entreprises politiques. L’exemple souvent cité de réussite doublement entrepreneuriale est celui de Forza Italia que Silvio Berlusconi a créé en appendice de son groupe d’entreprises Fininvest et Mediaset en 1993 et grâce auquel il a pu accéder plusieurs fois au pouvoir. Plus encore que d’autres conversions entrepreneuriales réussies en politique, comme en Thaïlande avec Thaksin et sa sœur Yingluck Shinawatra ou Ravalomanana à Madagascar (et son parti Tiako i Madagasikara, J’aime Madagascar, jouant sur la ressemblance avec son entreprise de fabrication de yaourts de marque Tiko), Forza Italia ressortit de ce que d’aucuns ont pu appeler un parti entreprise, c’est-à-dire une entreprise politique au sens weberien adossée voire coulée dans ses premiers temps dans la structure des entreprises économiques berlusconiennes.

Le mouvement PRO- Propuesta Republicana-Proposition républicaine (cf. les travaux de G.Vommaro) qui a permis à Mauricio Macri, l’actuel président argentin d’accéder au pouvoir s’est constitué à partir de regroupements d’hommes d’affaires et de membres de professions libérales, dans un ensemble de structures de réflexion, (Fundación Creer y Crecer, Fondation Pensar, G25) qui ont préparé des campagnes électorales et d’alliances plus classiques pour aboutir à  la fin du monopole de représentation politique des péronistes, certes très dispersés dans les années 2010 (Parti Justicialiste) et des radicaux (UCR).

Ces divers exemples sont à la fois éloignés de la structuration de la forme parti en France, et permettent aussi de ne pas rester franco-centré en prenant en compte les multiples inventions et investissements qui travaillent constamment les formes et les formations partisanes. La capacité à générer du capital politique via la panoplie des dispositifs inventés sur internet reconfigure l’espace des pensables et des possibles partisans sans garantir pour autant un perfectionnement de la démocratie.


Michel Offerlé

Politiste, Professeur émérite à l’École normale supérieure

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