Racisme des policiers ou racisme de la police, d’où viennent les discriminations ?
La mort de Georges Floyd aux États-Unis et ses répercussions dans l’hexagone viennent raviver les questionnements autour d’un problème récurrent et tabou dans la société française, celui des violences policières, et plus particulièrement celles commises à l’encontre de personnes issues de ce qu’on appelle les « minorités ethniques visibles ». Il ne s’agit pas du simple transfert d’une préoccupation américaine dans notre pays, à l’image de ces modes – vestimentaires, alimentaires ou musicales – qui traversent l’Atlantique. Les événements quasi permanents qui émergent au sujet des violences et du racisme policiers en France montrent qu’on a affaire à une dérive structurelle qui touche une partie des forces de l’ordre.

Les « affaires » Traoré, Théo, celle des policiers du XIIe arrondissement, ou de leurs collègues de Rouen, pour ne citer que celles-ci, signifient que l’on n’est pas dans l’exception. À une autre échelle, la pratique courante d’insultes à caractère raciste non seulement dans les banlieues dites « sensibles », mais aussi dans des sites en centre ville, comme les gares, renforce ce sentiment de préjugés assez répandus. La révélation de l’existence d’un site Facebook rassemblant plusieurs milliers de policiers et gendarmes autour de propos ouvertement racistes viennent confirmer l’importance d’un phénomène peut-être minoritaire, mais néanmoins suffisamment préoccupant pour que les autorités, et les citoyens, s’en saisissent.
Or, face à cette multiplication d’affaires impliquant du racisme policier, la réaction de la hiérarchie et des personnels politiques en charge du ministère de l’Intérieur paraît sous dimensionnée. Alors qu’ils ont l’habitude de réagir avec vigueur lorsque les médias s’emparent d’un sujet « chaud », et de montrer qu’ils y apportent une réponse, dans le cas des actes racistes commis par les policiers, on ne peut que s’étonner de la mansuétude, voire de la faiblesse, qui s’exprime depuis longtemps à l’égard de tels délits. Le premier réfl