6G : faut-il s’en inquiéter ?
Alors que le déploiement de la 5G va bon train en France, les grandes manœuvres ont déjà commencé pour la définition de la 6G[1]. Les grands acteurs du marché (opérateurs, constructeurs de matériel télécom, de terminaux), les pouvoir publics (au niveau national ou européen), les organismes de normalisation et les organismes de recherche s’activent pour proposer une vision de ce que serait ce nouveau réseau de communications mobiles et imaginer les technologies associées.

Les générations se succèdent en effet environ tous les dix ans, la 6G pourrait donc voir le jour avant la fin de la décennie si tout se passe comme prévu. On peut pourtant s’interroger sur la nécessité de la définition d’un nouveau réseau alors que l’empreinte environnementale du numérique commence à être bien connue.
Imaginons un scénario futuriste : vous êtes tranquillement installé dans votre canapé. Un appareillage intégré à vos vêtements vous permet d’accéder à un monde virtuel, un métavers. Dans ce monde, votre avatar se déplace dans une ville futuriste où les marques déploient leurs publicités. Vous pouvez essayer les vêtements dans un magasin et vous voir dans un miroir. Vous êtes capable de sentir le cuir et la texture du tissu. Grâce à vos données cérébrales, cardiaques et à l’historique de votre vie virtuelle, le vendeur sait parfaitement comment vous guider vers votre prochain achat. Utopie, dystopie ?
C’est en tout cas un scénario plausible si l’on en croit les visions actuelles des réseaux du futur : des expériences immersives, un « Internet des sens » fondé sur des communications haptiques, des jumeaux numériques (c’est-à-dire les représentations virtuelles d’objets physiques), partout de l’intelligence artificielle, etc. Tout cela est-il vraiment virtuel ? Non, tout cela est bien réel, il s’agit d’un monde construit à partir de serveurs, de câbles, d’antennes, d’amplificateurs de puissance, de processeurs, de batteries, de climatisations, de béton et qui produit des tonnes