Médias

Youtubeurs politiques ou la poursuite du journalisme politique par d’autres moyens

Chercheur en InfoCom, Sociologue

De nombreux youtubeurs revendiquent une manière différente de produire l’information politique : plus proche des publics, des plus jeunes, plus radicale et indépendante. En réalité, ces contenus ont des points communs avec les médias traditionnels – mise en forme, thématiques, organisation du travail. Entre mimétisme et distinction, dépendance et compétition, comment penser leur place dans le débat public ?

Plusieurs études soulignent la contribution croissante des plateformes à la construction des opinions publiques et à la circulation des valeurs, des représentations et des idées. Outre-Atlantique, l’enquête Pew Research indique que plus d’un quart des adultes ont recours à des informations provenant de YouTube, et que 72% des enquêtés considèrent cette plateforme comme une source d’information importante pour eux[1].

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Lancée en 2005 avec l’ambition de démocratiser l’accès à la production de vidéos, la plateforme YouTube constitue aujourd’hui un espace de visibilité pour des paroles subversives ou radicales. Plusieurs producteurs d’information politique natifs de YouTube ont ainsi émergé, à l’image d’Usul, de Tatiana Ventôse ou d’Osons Causer[2]. Ces derniers couvrent une large diversité de sujets politiques : guerre en Ukraine, réforme des retraites, élections législatives, etc. Ces créateurs s’inscrivent à l’intersection du journalisme, du militantisme et de la vulgarisation et interrogent les façons d’informer et de contester dans les espaces numériques.

Se différencier des médias traditionnels

Une large majorité des créateurs de contenus politiques revendiquent tout d’abord un modèle économique alternatif. Blast, par exemple, se définit comme un « média libre et indépendant, affranchi de toute pression industrielle ou financière », tandis que de la chaîne TVLibertés se présente elle aussi comme « autonome et indépendante des partis, des oligarques comme de l’État ». Il faut préciser que ces chaînes n’ont pas accès aux dispositifs de financement dont bénéficient nombre de créateurs de contenus, à l’image des aides financières du CNC Talents auxquelles sont éligibles les créateurs de vulgarisation à succès. De même, les thématiques traitées limitent les possibilités de partenariats commerciaux avec des marques. Ainsi, ces acteurs dépendent de modes de financement participatifs, structurés autour des abonnements et des dons, qui transitent le plus souvent par des sites ou des plateformes externes à YouTube.

À cette indépendance économique s’adjoint la revendication d’une indépendance éditoriale qui constitue une seconde logique de différenciation vis-à-vis des médias traditionnels. Ces derniers sont fréquemment accusés d’être contraints éditorialement par leurs actionnaires, voire de tout simplement mentir à leurs publics. La chaîne Juste Milieu, par exemple, reprend cette idée dans son à propos : « L’actualité + la rigolade – le mensonge = Juste Milieu ». De même, Pure politique se présente comme « l’info sans langue de bois ! ». À l’image d’autres supports médiatiques, comme la presse écrite ou la télévision, la production d’une information politique indépendante sur YouTube soulève ainsi des enjeux qui s’inscrivent dans une histoire longue de l’information alternative : proposer une offre informationnelle plus diversifiée, résister à la concentration économique, faire entendre et exister une certaine radicalité politique.

Critiquer le monde politique

La critique des médias traditionnels par les producteurs natifs se répercute en miroir sur la classe politique traditionnelle et notamment, ces dernières années, sur la politique menée par Emmanuel Macron et son gouvernement. De fait, l’orientation politique des producteurs de contenus présents sur YouTube se différencie nettement de l’équilibre des forces à l’Assemblée nationale. Les médias indépendants présents sur la plateforme se revendiquent ou sont assimilables à l’espace de la gauche radicale (Blast, Le Média, etc.), ou de l’extrême droite et du souverainisme (Frontières, TVLibertés, etc.).

À l’inverse, les chaînes qui revendiquent la production d’un commentaire de l’actualité et qui affichent un soutien explicite au gouvernement, ou qui appartiennent aux deux partis traditionnels que sont les Républicains ou le Parti Socialiste, sont rares, voire inexistantes[3]. À ces créateurs s’ajoutent de nombreuses personnalités politiques qui utilisent YouTube pour poster des contenus natifs et toucher des publics a priori plus jeunes. Les acteurs politiques les plus en vue sur la plateforme sont là encore des acteurs de la gauche radicale – notamment Jean-Luc Mélenchon ou François Ruffin – ou de l’extrême droite – comme Éric Zemmour ou Florian Philippot. Parmi les membres du gouvernement actuel, seul Emmanuel Macron a investi YouTube depuis son investiture en tant que président de la République.

Cette surreprésentation des courants radicaux persiste malgré la suppression de plusieurs chaînes dans le prolongement des mouvances d’extrême droite, à l’image de celle de Papacito ou de Greg Toussaint en 2023[4]. Plusieurs créateurs, notamment d’extrême droite, ont dû quitter YouTube et se déplacer vers d’autres espaces numériques, à l’image de la plateforme Odysee fondée par des membres de « l’alt-right » américaine. D’autres, toujours présents sur la plateforme, se plaignent également d’une « censure » déguisée, en dénonçant notamment la pratique du « shadow ban ». Celle-ci consiste à déréférencer ou réduire la visibilité des contenus ou des chaînes que les plateformes jugent « problématiques »[5].

Militants, journalistes ou humoristes

Si la critique à la fois des médias traditionnels et de la classe politique est transversale, elle se déploie de façon très différente selon les créateurs et les chaînes, et dépend fortement des modèles économiques, de l’organisation plus ou moins collective des modes de production, des trajectoires professionnelles des vidéastes et des positionnements politiques des chaînes. On peut ainsi dessiner à grands traits trois catégories de chaînes de commentaire de l’actualité politique, construites sur les figures de l’humoriste, du journaliste et du militant.

Une première catégorie regroupe les créateurs qui proposent une lecture satirique de la vie politique visant à renverser les rapports de pouvoir traditionnels. C’est notamment le cas de Juste Milieu ou J’suis pas content TV qui se caractérisent par leur façon de porter des commentaires caustiques sur l’actualité : « Les copines, les copains, très heureux de vous retrouver après cette semaine de vacances ! […] On ne s’arrête plus, avec toutes les actualités qu’il y a, les épisodes de la Farce Tranquille vont désormais durer entre 7 et 12h ! Donc voilà, on va décrypter tout ça les amis. Je suis en pleine forme, je préfère vous prévenir : ça va chier des bulles carrées ! Alors c’est vrai que l’heure de la fin des vacances a sonné pour moi et pour tout le monde, voilà, y compris nos politiciens ! Le calme sympatoche des silences de Sandrine Rousseau sur Twitter est révolu. C’est fini, c’est fini, ils sont tous de retour ! Alors les bisbilles politiciennes reprennent de plus belles, on va analyser tout ça aujourd’hui. »

Ces productions sont construites autour d’une forte informalité des discours, mobilisant parfois de nombreuses injures et généralement un registre assez familier. De nombreux extraits issus des médias traditionnels rythment les vidéos et assurent la dénonciation des médias et de la classe politique qui passe également par la critique ad personam. Dans ces contenus, produits par des youtubeurs politiques qui apparaissent plus proches des milieux souverainistes ou d’extrême droite, la critique repose principalement sur l’entretien d’une indignation citoyenne, fondée sur la mise en avant d’un sens commun partagé avec les audiences.

Les chaînes sont souvent incarnées par des personnalités individuelles, avec des formats qui les rapprochent des billets d’humeur et des chroniques présents dans certains médias traditionnels. Les scénographies de ces contenus sont régulièrement intimistes, souvent dans un décor qui ressemble à un salon ou une chambre, même lorsqu’il s’agit d’un studio d’enregistrement. Cette proximité se traduit également par une forte personnalisation du discours, certains vidéastes tutoyant leurs publics et s’adressant directement à eux en mimant une conversation interpersonnelle. Les parcours de ces producteurs sont assez hétérogènes et éloignés des formations journalistiques traditionnelles ou des milieux militants.

Une seconde catégorie recoupe des chaînes structurées autour de la figure du journaliste. Des chaînes telles que Blast ou HugoDécrypte reprennent également les logiques professionnelles des médias traditionnels (organisation en rédaction, stabilité des formats et des rubriques, régularité de la production, etc.), malgré de moindres ressources humaines et financières. Ces contraintes déterminent en partie la production des contenus et entravent partiellement la réalisation de certains formats, à l’image des reportages et des enquêtes de terrain qui s’avèrent plus coûteux. Ces créateurs sont bien souvent issus de formations en journalisme ou en audiovisuel, ce qui se traduit par des contenus qui apparaissent plus professionnels, que ce soit dans l’écriture, le montage ou l’animation.

Ainsi, une part importante de l’offre éditoriale de ces créateurs consiste à commenter l’actualité à partir d’images et d’extraits issus des productions télévisées et radiophoniques, plaçant ces producteurs natifs en chambre d’écho des médias traditionnels. L’humour n’est mobilisé que par petites touches sans y être prépondérant. Le discours s’appuie ici sur des éléments chiffrés, des arguments d’autorité, le recours à des experts ainsi que des montées en généralité scientifiques et politiques. L’enjeu de ces vidéos se rapproche souvent de ceux développés par les créateurs de vulgarisation, mais en l’appliquant à l’univers politique.

Ainsi ils développent un discours très explicatif, à l’image de la chaîne Blast qui revient sur les enjeux de nomination du Premier ministre au regard de la Constitution : « Emmanuel Macron, en refusant le nom de Lucie Castets, a ainsi mécaniquement fait de ce parti les faiseurs de rois de l’Alliance à droite. […] Ce refus a même été qualifié d’illégal ou de coup d’État mais quand est-il vraiment en droit ? Le président de la République n’est pas lié dans le choix du Premier ministre. En effet, l’article 8 alinéa 1 de la Constitution lui permet de nommer seul et sans condition le Premier ministre. Cependant, dans les faits et la pratique, le choix du Premier ministre obéit à certaines règles et contraintes. La première des contraintes, c’est évidemment l’Assemblée nationale. Si elle s’oppose au nom proposé à la majorité absolue, le gouvernement est renversé. Cependant, l’Assemblée nationale n’est pas en mesure de censurer ou soutenir un gouvernement qui n’est pas nommé. […] Or en refusant de nommer la candidate du NFP Emmanuel Macron préempte une décision qui ne lui appartient pas. ».

Il existe cependant une distinction assez nette entre ces chaînes construites autour de la figure du journaliste selon la charge critique qui est développée dans les contenus. Ainsi, certaines chaînes, à l’image d’HugoDécrypte ou de Gaspard G, revendiquent produire de l’information sans prise de position sur l’actualité. Ces différentes chaînes assument de s’adresser à de plus jeunes publics, avec un langage plus informel, et une forte incarnation personnelle des chaînes. À l’inverse, d’autres assument un discours critique beaucoup plus prononcé, et ont pour point commun de se présenter comme des médias collectifs, tout en apparaissant souvent proches des milieux militants et syndicaux de gauche (par exemple Le Media, proche de la LFI), même si on y trouve également des chaînes plus proches de la droite souverainiste et de l’extrême droite (comme Frontières et TVLibertés).

Enfin, un dernier ensemble de youtubeurs investissent plutôt la figure du militant. Deux producteurs paraissent très typiques de chaque côté du spectre politique : Canard Réfractaire, clairement positionné à gauche, et Tatiana Ventôse, ancien soutien de Jean-Luc Mélenchon ayant opéré un virage à l’extrême droite depuis 2015, invitant notamment à voter pour Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle de 2022. La subjectivité de ces acteurs est bien plus souvent assumée et mise en scène.

Les audiences sont souvent considérées comme acquises à la cause, et ces créateurs s’adressent à eux en reprenant les grammaires partisanes visant à disséminer des éléments de langage politique pour convaincre leurs proches, dans la lignée d’une socialisation militante traditionnelle. « Nina : Aujourd’hui on va parler d’un sujet qui fait débat : François Ruffin. Est-ce qu’il a vraiment trahi ses idéaux ? Est-ce qu’il est encore un modèle pour la gauche ? On va creuser tout ça ensemble…

Yohan : Mais ça a l’air super chiant comme vidéo ça.

— Ouais en fait c’est chat GPT qui a fait l’intro, mais je trouvais ça pas trop mal. Franchement de toute façon la réponse elle est évidente concernant François Ruffin,

— Je veux dire oui c’est clair c’est clair, François c’est le meilleur !

— Quoi ? Mais enfin Yohan, c’est un traître !

— En vrai, pas tant que ça quand tu regardes bien…

— Attends, mais là tu es en train de me dire qu’on va pas se défouler sur Rufin, dire que c’est un traître, et défendre encore une fois Mélenchon ?

— Bah non.

— Mais Yohan, il a trahi Mélenchon ! Il lui a planté un poignard dans le dos pour s’allier avec la macronie. Ça, je trouve que c’est impardonnable !

— Bah ouais, mais il faut pas oublier ce que c’était François [avant de détailler les faits d’armes de François Ruffin]. »

Si cette contestation politique s’exprime par la mobilisation d’une forte subjectivité et d’un recours aux émotions pour inciter à l’action (usage de la première personne du singulier ou du pluriel, langage courant voire familier), le discours est également très argumenté et structuré, mobilisant de nombreuses données chiffrées, explicitant le fonctionnement des institutions, anticipant les stratégies de la majorité, comme pourraient le faire des groupes de socialisation politique plus traditionnels, à l’image des partis ou des syndicats.

Des continuités plus que des ruptures

Ces nouveaux médias produisent-ils réellement une information politique différente ?

Certes, les nouveaux formats d’information politique sont marqués par une plus grande informalité, par une présence d’humour plus affirmée, par une forte personnification du discours, par l’individualisation de la relation entre les producteurs et les publics, ou encore par une plus grande place laissée aux émotions. Mais ils prolongent en réalité des logiques informationnelles et contestataires déjà à l’œuvre dans d’autres espaces médiatiques.

Au sein des médias traditionnels, il existe aussi des contenus qui hybrident les registres argumentatifs. Depuis les années 2000 en particulier, de nombreuses émissions d’infodivertissement ont vu le jour, à l’image des talk-shows. Ces productions accordent une grande place centrale à la subjectivité des acteurs, à leurs émotions, et à un registre conversationnel qui vise à hybrider récit de soi, divertissement et thématiques politiques. Les récentes controverses autour des émissions de Cyril Hanouna – initialement consacrées au commentaire d’émissions télévisuelles (et surtout de télé-réalité), ayant connu un glissement progressif vers le politique – rappellent bien que l’hybridation de l’humour, du divertissement et du politique ne sont pas spécifiques aux espaces numériques.

Si la plupart des créateurs mettent en place des stratégies de différenciation vis-à-vis des médias traditionnels, ils n’en restent par ailleurs pas moins proches et dépendants, ce qui conduit à envisager la continuité de ces différents espaces médiatiques. À plusieurs égards, les producteurs de contenus politiques sur YouTube s’inscrivent dans une situation de coopétition (compétition et coopération) avec les médias traditionnels. En témoigne les nombreuses initiatives entre anciens et nouveaux médias, qu’il s’agisse du partenariat entre Gaspard G, France Info et Le Parisien dans le cadre des élections européennes, des interviews Face Cachée d’HugoDécrypte sur France Télévision ou plus récemment de la candidature de la chaîne Le Média pour obtenir une fréquence TNT. Ces exemples illustrent la porosité de deux mondes que de nombreux enjeux professionnels rapprochent.

Une fragile ouverture de l’espace public ?

Deux enjeux apparaissent particulièrement saillants et mériteraient de plus amples investigations. Le premier concerne la représentation de discours marginaux ou alternatifs dans ces espaces. La force des acteurs qui produisent de l’information politique en ligne est d’élargir le débat public et de faire exister des voix critiques, dans un contexte d’accroissement de la présence de la droite radicale à la télévision et à la radio[6]. Si l’espace politique de YouTube permet l’existence d’une parole radicale située plutôt à gauche, les acteurs de la droite-radicale et de l’extrême droite demeurent également nombreux, visibles et actifs. Et cela en dépit d’une modération des contenus haineux ayant conduit à la suppression de certaines chaînes d’extrême-droite. Au final, à qui profite le plus cette ouverture du débat public sur ces plateformes ?

Deuxièmement, cette ouverture du débat public se produit également au prix d’une dépendance des producteurs aux plateformes, ce qui les contraint à une certaine fragilité économique quand ils se professionnalisent ou au bénévolat quand ils n’y parviennent pas. L’information politique sur YouTube se réalise donc, pour de nombreux acteurs, sous le signe de la précarité et de la dépendance. Les producteurs de contenus politiques en ligne sont en effet encadrés par le fonctionnement technique des plateformes, leurs algorithmes et leurs politiques de modération des contenus. On peut se demander quel est le rôle joué par ces intermédiaires dans l’entretien du pluralisme des opinions exprimées ?

Ces enjeux surgissent dans un contexte où la concentration économique des médias traditionnels s’accentue, où l’ingérence de certains propriétaires sur les rédactions de journalistes s’accroît, où le maintien de l’indépendance de l’audiovisuel public est questionné avec la fin de la redevance, et où les enjeux relatifs à l’indépendance des médias et au pluralisme de l’information politique deviennent, chaque jour, un peu plus saillants.


[1] Pew research Center, « Many Americans Get News on YouTube, Where News Organizations and Independent Producers Thrive Side By Side », 2020.

[2] C’est-à-dire qui postent des contenus spécifiquement pour la plateforme (à l’inverse par exemple des chaînes de télévision qui publient des contenus faits pour la télévision en premier lieu).

[3] Il existe tout de même des chaînes soutenant plus ou moins explicitement la politique du gouvernement, mais celles-ci ne se situent pas dans le champ des producteurs de contenus politiques sur la plateforme.

[4] Dans les deux cas, les chaînes de ces youtubeurs ont été supprimées pour ne pas avoir respecté la politique de la plateforme relative aux contenus haineux.

[5] Romain Badouard, « Shadowban : l’invisibilisation des contenus en ligne », Revue Esprit, 2021, n°479, pp.75-83.

[6] Julia Cagé, Moritz Hengel, Nicolas Hervé & Camille Urvoy, « Hosting Media Bias: Evidence from the Universe of French Broadcasts, 2002-2020 », version de travail.

Swan Dufour

Chercheur en InfoCom, Doctorant, Chercheur au Centre d'Analyse et de Recherche Interdisciplinaires sur les Médias (université Panthéon-Assas)

Quentin Gilliotte

Sociologue, Professeur Junior à l’université Panthéon-Assas

Mots-clés

Journalisme

Les peuples contre le Peuple

Par

Se demander comment un peuple est construit, c’est montrer qu’un Peuple auto-constitué est impossible. Et c’est, par conséquent, se donner les moyens de penser la crise démocratique en cours, de penser le... lire plus

Notes

[1] Pew research Center, « Many Americans Get News on YouTube, Where News Organizations and Independent Producers Thrive Side By Side », 2020.

[2] C’est-à-dire qui postent des contenus spécifiquement pour la plateforme (à l’inverse par exemple des chaînes de télévision qui publient des contenus faits pour la télévision en premier lieu).

[3] Il existe tout de même des chaînes soutenant plus ou moins explicitement la politique du gouvernement, mais celles-ci ne se situent pas dans le champ des producteurs de contenus politiques sur la plateforme.

[4] Dans les deux cas, les chaînes de ces youtubeurs ont été supprimées pour ne pas avoir respecté la politique de la plateforme relative aux contenus haineux.

[5] Romain Badouard, « Shadowban : l’invisibilisation des contenus en ligne », Revue Esprit, 2021, n°479, pp.75-83.

[6] Julia Cagé, Moritz Hengel, Nicolas Hervé & Camille Urvoy, « Hosting Media Bias: Evidence from the Universe of French Broadcasts, 2002-2020 », version de travail.