D’un désir d’obscurité – à propos de Forêt obscure de Nicole Krauss
Forêt obscure : la métaphore au moins est transparente et si Nicole Krauss emporte dans son roman bien des interrogations contemporaines ardentes, ce dont il sera ici essentiellement question, c’est bien de l’obscurité des êtres, de leur « résistance à toute catégorisation comme des choses à aimer », de la fragilité de leur accord au monde comme aurait dit Stanley Cavell, philosophe de l’inquiétude ordinaire mort en juin 2018 et dont l’attention aux dissonances de l’expérience trouve chez Nicole Krauss un poignant écho.

« Nel mezzo del cammin di nostra vita / mi ritrovai per una selva oscura / ché la diritta via era smarrita », débutait Dante. Un millionnaire, Epstein, se déprend du luxe qui l’entourait, disperse ses biens, échange par erreur son manteau avec Mahmoud Abbas lors d’une conférence à la Maison Blanche et disparaît dans le désert ; une écrivaine célèbre, Nicole, se met à douter ensemble de son couple et des pouvoirs du récit, quitte sa vie new-yorkaise pour aller arpenter un hôtel du bord...
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