On tue en Haïti dans l’indifférence générale
Dans les médias occidentaux, on parle peu d’Haïti. La mort au quotidien est moins spectaculaire qu’une catastrophe naturelle. Et la légende d’un pays maudit dont l’histoire est constituée d’une succession de petits et de grands malheurs s’est subtilement infiltrée même chez des esprits savants qui ont, sur d’autres sujets, fait métier de comprendre et de penser.
Haïti pose une difficulté à la conscience et à la pensée occidentales. La colonie française de Saint-Domingue fut un temps le grenier de la France et c’est une guerre d’extermination que l’armée expéditionnaire levée par Napoléon Bonaparte était venue livrer aux esclaves révoltés au début du XIXe siècle. Une guerre perdue. L’indépendance d’Haïti, conquise par les armes, constitue la plus révolutionnaire des entrées dans la modernité (anti-coloniale, anti-esclavagiste, anti-raciste). Elle confronte la pensée des Lumières à ses propres limites.
L’existence de l’État d’Haïti sera niée par les puissa...
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