En état de dissidence démocratique
Il fallait voir la mine satisfaite que les candidats investis par les partis de la gauche officielle ont arboré face caméra lorsqu’on leur a demandé ce qu’ils comptaient faire après l’annonce du résultat de la Primaire populaire. Rien. Ils n’étaient tout simplement pas concernés par un événement qui, à les écouter, ne méritait pas une seconde de distraction.
Quelques uns ont tout de même pris une minute de leur temps de parole pour complimenter les activistes qui se sont investis dans cette sympathique initiative ou saluer les 397 000 personnes qui ont voté en faveur de l’union. Mais cette sollicitude a vite été effacée par un jugement définitif : elles auraient été abusées par une consultation jouée d’avance, ou manipulées par un lobby agissant dans l’ombre pour la promotion de leur égérie.

Aucun d’eux n’a pensé que cet aveuglement et ce dédain seraient ressentis pour ce qu’ils sont : un formidable bras d’honneur fait à tous ces électeurs de gauche qui expriment de mille et une manières leur conviction qu’une candidature unique créerait un engouement et une dynamique qui assureraient la victoire d’un programme de justice sociale, environnementale et démocratique.
Ce que dit le chœur de ces candidats déclarés, c’est que toutes ces voix qui ne se résolvent pas à la débâcle de la gauche sont celles d’incompétents, de gens qui ne comprennent rien aux règles de la politique et se trompent sur l’issue d’un scrutin qui, à les entendre, est promis à chacun d’entre eux. Pensent-ils vraiment que leurs déclarations, leurs postures et leur feinte détermination évoquent autre chose qu’un déni de réalité ou entêtement dans l’illusion ?
La Primaire populaire a été conçue pour éviter ce spectacle en se donnant une ambition : imposer la désignation d’un candidat unique de la gauche à la présidentielle de 2022. Ses travaux sont longtemps restés dans l’ombre. Ils ont fait irruption sur le devant de la scène médiatique en janvier dernier, au moment où, ayant déjà enrôlé près