Colonie Scolaire d’État
Le SNU n’en finit pas de faire son retour dans l’actualité, que ce soit pour des problèmes d’organisation, des errements éducatifs, des violences vécues par les jeunes accueilli.es, des débats médiatiques sur l’obligation ou des campagnes de communication.

Mais le SNU ne fait jamais l’objet de débat au parlement, les budgets alloués à ce dispositif sont noyés dans le programme 163 du budget de l’État (voté par 40.3), les formes pédagogiques et les ateliers sont imposés par les équipes du ministère et l’association chargée de la formation des personnels.
Le SNU n’est pourtant pas une action banale sans conséquence, n’est pas une petite politique publique à destination de quelques publics ciblés. Le SNU touche tous les enfants français et touche aux valeurs de notre République et aux manières de construire celle-ci. Au mieux, le gouvernement cherche à mettre en place une idée nostalgique et électoraliste du président de la République : refaire un service national pour fédérer la Nation, au pire, il cherche à inculquer aux jeunes français des apprentissages martiaux et autoritaires.
L’absence de débat sérieux, c’est-à-dire d’un temps long permettant d’échanger avec l’ensemble des acteurs (administrations, associations, armée), chercheurs ou praticien-chercheurs des politiques de jeunesse et de séjours collectifs et des politiques de défense, et personnes concernés (encadrants potentiels mais aussi et surtout les jeunes eux-mêmes), permet de maintenir une fausse idée de ce qu’était le service national lorsqu’il était militaire, de ce qu’était la conscription, de ce que pourrait être un service national qui s’adresse à des enfants et les conséquences possibles sur la construction de notre Nation. L’absence de débat démocratique ne permet pas de dégager les finalités partagées par l’ensemble des courants politiques, finalités qui seraient le socle de construction d’un service national. La construction de consensus démocratique rendrait pourtant possible la défin