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Dissuasion nucléaire : le rapport singulier d’Emmanuel Macron à la chose militaire

Historien

Lors d’un récent discours devant les officiers stagiaires de l’École de Guerre, Emmanuel Macron a précisé sa vision de la dissuasion nucléaire. Les observateurs ont souligné la continuité, réelle, entre le président français et ses prédécesseurs. Plus rares ont été ceux qui ont relevé le rapport singulier d’Emmanuel Macron à la chose militaire. Son intérêt pour le sujet transparaît ainsi moins dans les constats et le programme qu’il développe dans son texte, que par son hors texte.

Le 13 février 1960, à Reggane dans ce qui était à l’époque le département français du Sahara, l’armée française mettait à feu l’engin atomique Gerboise bleue. Par ce test, la France signalait au monde son accession au rang des puissances nucléaires et son entrée dans une forme modernité militaire. L’appartenance à ce club, encore aujourd’hui restreint, impose à ses membres deux épreuves régulières : la première est celle de l’effort financier, puisque les armes nucléaires obligent à des dépenses considérables sur le long terme, et la seconde est l’effort intellectuel, pour penser l’usage de cette arme énorme. C’est pourquoi il faut aux présidents français régulièrement réfléchir à la posture stratégique du pays.

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Ainsi, près de soixante après, le 7 février 2020, à Paris, Emmanuel Macron a prononcé un discours sur la situation stratégique de la France et sur sa posture militaire. Le discours était très attendu ; il fait partie des passages obligés, militaires et politiques, d’un mandat présidentiel. François Hollande avait fait un semblable discours en février 2015, Nicolas Sarkozy en février 2009, Jacques Chirac en janvier 2006 et juin 2001, François Mitterrand en mai 1994. Il prend place, aujourd’hui, au nombre des rituels qui font de la présidence de la République une fonction singulière, puissante et solitaire.

Le discours était annoncé depuis le printemps 2019. Les reports ont été justifiés par le fait qu’il n’est pas possible de s’exprimer sur ces sujets dans n’importe quelle condition d’énonciation. Non seulement, parce que ces discours sont le cœur de la formidable majesté de la fonction présidentielle, dans ce qu’il y a de plus vertical, de moins partagé et plus jupitérien – au sens propre puisque Jupiter est le nom du poste de commandement de l’Élysée.

Sur le plan intérieur, il ne faut pas de sujet annexe qui détourne l’attention. Sur le plan international, il faut aussi pouvoir être entendu dans des conditions optimales. Ainsi, il ne s’agit pas d’un discours facile, d’autant plus que l’espace politique français ne semble pas à l’aise avec un le sujet ; ce presque malaise se manifeste pas l’absence de toutes formes de discours ou de débat sur ces questions. Le 7 février 2018, Pierre Alonso rappelait dans Libération l’analyse de Bruno Tertrais sur le débat nucléaire et stratégique français : « Plusieurs colloques sont organisés tous les ans sur la dissuasion, des tribunes paraissent dans la presse. Le débat ne prend pas car il intéresse moyennement l’opinion et la classe politique. »

Emmanuel Macron s’inscrit dans une doctrine très française de réduction des arsenaux nucléaires, sans pour autant s’engager de manière unilatérale dans un désarmement complet.

On le sait, ces discours sont pesés avec un soin extrême, rien dans le texte n’est dû au hasard et rien n’est annoncé brutalement. La dissuasion, garantie suprême de l’intégrité du territoire et des intérêts vitaux nationaux, ne saurait connaître de changements brusques au risque de ne plus être lisible par les autres grandes puissances. Ainsi, le propos d’Emmanuel Macron pose l’affirmation d’une dissuasion toujours plus nécessaire parce que le monde est changeant, instable, multipolaire, où chacun des pôles peut devenir un pôle de violence.

Dans ces conditions, il rappelle l’importance pour un pays souverain de pouvoir dissuader ses adversaires, d’autant plus que nous assistons à d’inquiétants changements d’échelle dans la brutalisation des rapports de force internationaux. Cependant, il interroge aussi la place de la France et de sa dissuasion dans l’espace européen, questionnant au passage les fondations de la sécurité européenne.

« Un bilan unique au monde, conforme à ses responsabilités comme à ses intérêts, ayant démantelé de façon irréversible sa composante nucléaire terrestre, ses installations d’essais nucléaires, ses installations de production de matières fissiles pour les armes, et réduit la taille de son arsenal, aujourd’hui inférieure à 300 armes nucléaires. » On le constate, Emmanuel Macron s’inscrit dans une doctrine très française de réduction des arsenaux nucléaires, sans pour autant s’engager de manière unilatérale dans un désarmement complet. Nicolas Sarkozy avait réduit le nombre à 350, François Hollande avait poursuivi.

Cette baisse en pente douce traduit à la fois le besoin de ne pas posséder plus de têtes que nécessaire pour conserver les capacités militaires françaises tout en ne franchissant pas un seuil critique qui marquerait un geste fort vers la dénucléarisation. Pour ce qui est des usages des armes nucléaires françaises, Emmanuel Macron se pose dans la plus grande continuité de ses prédécesseurs. La dissuasion s’adresse à « toute menace d’origine étatique contre nos intérêts vitaux, d’où qu’elle vienne et quelle qu’en soit la forme ». Et si un État se méprend sur la détermination de la France à préserver ces intérêts, « un avertissement nucléaire, unique et non renouvelable, pourrait être délivré ».

Ainsi, en conformité avec la doctrine française, Emmanuel Macron évoque l’éventualité d’un usage de missiles à têtes nucléaires multiples sur des missiles intercontinentaux embarqués pour la plupart dans des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, ou bien à bord de quelques avions Rafale. Ce faisant, il rappelle, qu’en France, la doctrine inclut la possibilité de tirer en premier.

Cette question, heureusement, nous ne nous la posons pas tous les jours. Pourtant, pour les citoyens d’un pays qui reste l’une des très rares puissances nucléaires militaires du monde, il n’est pas impertinent de se la poser de temps à autre dans la mesure où l’élection principale française, celle du président de la République, est aussi – certains lecteurs assidus de la Constitution diraient avant tout – une désignation de la personne en charge de la décision du feu nucléaire.

François Hollande, dans son étonnant exercice de discussion de la fonction présidentielle avec deux journalistes, soulignait que sa présidence a commencé à ce moment-là. Ce moment, dit-il, est celui de la présentation, dans le fameux bunker élyséen, de la « posture » c’est à dire, en somme, des plans en vue de l’usage de l’arme nucléaire. Dans cette présentation, il se joue aussi la question de la place de notre pays dans le monde, de nos représentations, de notre rapport à ce qu’est le monde, aux règles qui le régissent ; il y a dans cette expérience un choc de réalité, une réalité constituée par les volontés conjointes et concurrentes des autres pays et acteurs du monde. Nos visions, nos espérances, se heurtent aux leurs.

La dissuasion s’inscrit dans cette perspective de contrer la volonté des autres, d’agir sur elle dans un sens qui nous convient parce que nous pensons que leur action pourrait nous nuire gravement et, qu’après tout, nous n’avons pas à le supporter. Mais, la dissuasion est un langage qui ne s’adresse, en fait, qu’à une classe spécifique d’acteurs et dans un contexte particulier, du moins la dissuasion nucléaire telle qu’elle a été développée pendant la guerre froide.

Aujourd’hui, on a vu apparaître sur la scène internationale de nombreux nouveaux acteurs aux enjeux très différents de ceux de la guerre froide, que ce soit l’Iran, l’Inde, le Pakistan, ou encore des anciennes puissances comme la Chines ou la Russie mais avec de nouveaux modes d’actions : actions cyber ou guerre irrégulière. C’est pourquoi le concept de dissuasion doit faire l’objet de réflexions nouvelles : « Il faut enfin parer au possible contournement de la dissuasion – en particulier aux agressions limitées visant à créer très vite des états de fait – en disposant d’un système de forces propre à faire échec aux opérations que l’adversaire pourrait chercher à conduire jusqu’à la limite du seuil nucléaire. (…) Ainsi, la stratégie atomique suppose une approche intégrale dont les forces conventionnelles ne peuvent être exclues. »

Ce rappel est fait par Vincent Desportes dans une tribune du 6 janvier 2013 parue dans Libération – on apprécie d’ailleurs le choix tactique de ce général de l’armée de Terre qui, sans doute pour infléchir la pensée de gauche, va lucidement chercher un journal qui n’est pas son lieu naturel d’expression, à quelques encablures de la droite du spectre. Il pointe alors une évidence : la dissuasion nucléaire n’est efficace que si l’on est crédible, non pas seulement de manière nucléaire mais globalement. Une puissance qui n’aurait à sa disposition qu’un arsenal nucléaire n’en serait pas une.

Le nouveau modèle de dissuasion américain pose la nécessité d’une capacité collective de débat sérieux sur les questions de défense.

Le constat brutal du général Desportes doit conduire à regarder l’actualité pour voir émerger de nouvelles formes de dissuasion plus violentes bien que conventionnelles. Le bombardement de l’aéroport de Bagdad le vendredi 3 janvier 2020 par l’armée américaine, en réaction à l’assaut de leur ambassade, témoigne de cette croyance profonde dans la capacité de la violence à établir des rapports de force satisfaisants. Les Américains visaient – avec un succès éclatant – le commandant en chef iranien de la force Al Qods, la force d’action spécialisée des Gardiens de la révolution.

La manière de considérer cet événement dont on ne mesure sans doute pas encore pleinement toutes les conséquences sur l’équilibre régional mais aussi mondial, a évolué. On est passé d’une lecture punitive – cette action était une réponse à une opération dont l’organisation était attribuée à Soleimani par les Américains – à une lecture de type assassinat ciblé ou frappe de décapitation – car en supprimant un très important acteur du commandement adverse, on nuit mécaniquement à l’adversaire qui ne pourra jamais remplacer exactement ce personnage – et enfin, à une lecture plus simple en apparence seulement : une affirmation quant à la nature des rapports que les États-Unis souhaitent entretenir avec l’Iran.

Cette frappe a été vue comme un rappel de la capacité de dissuasion des Américains, comme la réponse à une série de tests iraniens tout au long de l’année, eux-mêmes répondant en partie à la posture agressive du président Trump, mais pas seulement. Dans ce langage américain qui semble, hélas, être de plus en plus partagé, dissuader c’est déjà frapper un peu. Ce nouveau modèle de dissuasion pose la nécessité d’une capacité collective de débat sérieux sur les questions de défense, tant ne pas les anticiper revient directement à les subir. Et le courage avec lesquelles il est possible de les endurer n’y change rien.

À l’échelle mondiale, force est de constater que les deux autres grandes puissances nucléaires, la Russie et les États-Unis, se réarment et modifient sensiblement l’équilibre de leurs arsenaux. Ainsi, la Russie avait contesté depuis plus d’une décennie l’accord sur les forces nucléaires de portée intermédiaire, qui prohibait depuis 1988 les missiles ayant une portée entre 500 et 5500 kilomètres. En 2018, Donald Trump en est sorti, provoquant en retour le retrait de la Russie. Cette fin du traité ouvre un nouveau champ décisif à la prolifération des armements.

La prolifération est donc une affaire de têtes nucléaires et de nombre de vecteurs, mais elle peut intervenir aussi en jouant sur la puissance de la tête nucléaire. Une puissance faible pouvant alors être considérée comme beaucoup plus acceptable qu’une bombe de très forte puissance. C’est dans cet ordre d’idée que le sous-secrétaire américain à la politique de défense, John Rood, a annoncé le 4 février 2020 que les sous-marins lanceurs d’engins de l’US Navy utiliseraient aussi des bombes W76-2 de faible puissance. L’abaissement de la puissance de certaines armes permet d’en diminuer les effets destructeurs et donc le coût humain et politique de leur usage. Le communiqué de presse désigne nommément la Russie comme le destinataire du message américain. Ce message avait déjà été formulé en 2018 dans le document américain présentant la nouvelle posture nucléaire.

Au nombre des menaces qui obscurcissent l’horizon français, Emmanuel Macron ne cite pas seulement l’augmentation des armements. Il pointe justement la fin du grand « tabou » militaire, celui de l’usage de l’arme chimique. Cette mention est importante car elle ne vise pas seulement la Syrie. En effet, c’est d’abord en Syrie que l’arme chimique a été utilisée de manière scandaleuse par le régime de Bachar Al Hassad contre sa propre population.

Cet emploi innommable et criminel est évoqué par le chef de l’État, mais il mentionne aussi un usage sur le sol européen. Il fait alors référence à la tentative d’assassinat de Sergueï Skripal en mars 2018 à Salisbury au Royaume-Uni. Des agents des services secrets russes avaient alors utilisé du Novitchok, un puissant – et rare – agent neurotoxique, ce qui constituait une forme de signature de l’acte criminel. Selon son discours, le territoire européen est devenu un possible lieu d’actions militaires de la part de grandes puissances. Il fait le constat d’un changement majeur de situation qui concerne la France mais aussi tous les pays européens, d’autant plus que la position américaine vis-à-vis de la sécurité du Vieux Continent apparaît de plus en plus incertaine.

Alors que les États-Unis d’Amérique s’éloignent de l’Europe, leur ombre protectrice se rétrécit et la lumière crue entre dans les salles sombres de la pensée stratégique des pays membres, éclairant brutalement leur défaut, c’est-à-dire leur dépendance. Être dépendant d’une puissance qui, comme les États-Unis est en voie de réduction, voilà une situation ironique et embarrassante, et qui concerne tout le monde : il n’y a pas de vainqueur.

La France acquiert une position encore plus centrale mais de manière unilatérale, ce qui, paradoxalement, la décale par rapport aux autres pays européens. Face à cette difficulté, le président lance un appel aux membres de l’Union, leur expliquant qu’ils « doivent collectivement prendre conscience que, faute de cadre juridique, ils pourraient se trouver rapidement exposés à la reprise d’une course aux armements conventionnels, voire nucléaires, sur leur sol. Ils ne peuvent pas se cantonner à un rôle de spectateurs ».

On retrouve dans cet avertissement les éléments déjà présents dans son entretien accordé à l’hebdomadaire britannique The Economist le 7 novembre 2019, peu avant les célébrations du 11 novembre, mais aussi d’un discours qu’il avait prononcé lors d’un sommet de l’OTAN. Il y avait appelé à une profonde rénovation de l’OTAN, constitué majoritairement de pays membres de l’Union européenne, au premier desquels se place l’Allemagne, le vrai garant de leur sécurité.

En cela, on peut dire que ce discours du président français contient un projet européen de défense, en particulier lorsqu’il reconnaît la nécessaire « plus grande capacité d’action autonome des Européens » ; l’Union peut faire économiquement le poids face aux nouvelles puissances mondiales et donc permettre de faire entendre sa voix. Il ne s’agit pas d’une révolution militaire : en 2017, La revue stratégique française rappelait que les intérêts français ne pouvaient être abstraits de l’échelle européenne. Il faut donc voir une réelle volonté d’avancer sur les questions de défense sous la présidence Macron. Malgré cette pétition de principe, la réalisation de ce programme n’a rien d’évident, quand bien même de plus en plus de pays européens doutent du caractère durable et systématique de la sécurité venue de l’Alliance Atlantique.

Emmanuel Macron propose de développer ce qu’il appelle son « idée de manœuvre » : ce faisant, il se positionne explicitement en chef des armées.

Le 3 février, le vice-président du groupe parlementaire de l’Union démocrate-chrétienne au Bundesrat, Johann Wadephul, qui est très proche de la chancelière, a suggéré un rapprochement franco-allemand sur les questions nucléaires. Cette idée n’a pas toujours été bien reçue des deux côtés du Rhin mais atteste d’une évolution profonde de la République allemande qui couve depuis un certain temps. Si en 2009, dans un article de la Revue stratégique et internationale, Jean-Pierre Maulny évoquait une Allemagne encore en situation de post-traumatisme sur les questions de défense, quelque chose a changé.

Ainsi, en août 2018, un spécialiste allemand des relations internationales et des questions de défense, Christian Hacke, qui est l’éditorialiste du grand quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, déduisait des postures et des discours de Donald Trump que le système de sécurité allemand, qui repose sur l’alliance avec les États-Unis, était fragilisé, si ce n’est remis en cause.

France et Allemagne partagent historiquement quelques problématiques nucléaires, à commencer par le refus de la prolifération. En Allemagne, la question est nucléaire et contradictoire. D’un côté, les Allemands ne veulent pas renoncer à leur statut de pays non nucléaire selon le traité de non-prolifération de 1968 ; de l’autre, ils souhaitent bénéficier d’un parapluie nucléaire en dernier recours.

C’est dans ce contexte qu’il faut apprécier une étude du Parlement allemand en 2017 sur la possibilité d’un cofinancement européen de la dissuasion nucléaire. Une perspective intéressante pour la France, qui se prépare à une dépense pluriannuelle de 37 milliards d’euros absolument nécessaire à la modernisation de l’arsenal atomique. Le financement est une question qui en soulève une autre : qui détermine alors les plans nucléaires ? En effet, si plusieurs pays participent au financement des armes, qui décidera de leur usage ?

Enfin, il y a une dimension personnelle dans ce discours : il y a le rapport singulier d’Emmanuel Macron à la chose militaire. Son intérêt pour le sujet, si ce n’est son souci au sens le plus fort du terme, transparaît ainsi moins dans les constats et le programme qu’il développe dans son texte – car, on le sait, un discours nucléaire est toujours un exercice très encadré – que par les teneurs hors du texte.

Ainsi, il propose de développer ce qu’il appelle son « idée de manœuvre ». Le terme lui-même renvoie au vocabulaire militaire, celui du chef qui donne son ordre initial à ses subordonnés. Ce faisant, il se positionne explicitement en chef des armées – ce qu’il est de droit, en tant que chef de l’État. Mais le vocabulaire purement militaire apparaît alors comme un effet de style dont la portée interroge : pourquoi souhaite-t’il faire ici ce clin d’œil à ses officiers ? Sans doute parce que la question nucléaire, contrairement aux autres questions militaires, réduit considérablement la distance entre le chef politique au PC Jupiter et le commandant du sous-marin porteur des armes. Or, la future génération de commandants de ces bâtiments était dans la salle.

Mais, surtout, cela ne manque pas de souligner sa volonté de filiation avec Charles de Gaulle. En effet, et c’est son commencement, aucun autre chef d’État depuis le fondateur de la Ve République n’était venu parler devant les officiers stagiaires de l’École de Guerre. À cette occasion, le général de Gaulle avait annoncé la création de la « force de frappe française ». Dans le fond, le constat que les chefs de l’État s’étaient jusqu’à présent peu exprimés devant les futurs chefs des armées et, plus encore, les cadres dirigeants militaires français, est problématique en démocratie. En démocratie, la continuité du politique, seul détenteur de la légitimité, et du militaire, qui met en œuvre une capacité stratégique se doit d’être travaillée et approfondie, non seulement pour ce qui relève de la dissuasion, mais aussi, et peut être surtout, pour l’ensemble des questions de défense.


Ramon Epstein

Historien

Mots-clés

Nucléaire