Société

Les jeunes et les pornographies : éduquer vers le plaisir ?

Psychologue

Le récent rapport de l’ARCOM, qui pointe une augmentation de la consommation de pornographie parmi les jeunes, mérite mieux que la panique morale à laquelle nombre de médias ont cédé : en reconnaissant la pornographie comme un maillon manquant entre le plaisir sexuel et l’éducation sexuelle, nous pouvons saisir l’occasion d’améliorer notre éducation sexuelle.

Le rapport de l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) révèle une augmentation de la consommation de pornographie chez les mineurs. Depuis 2017, la fréquentation des sites pornographique a augmenté de 9 points ; 2,3 millions de mineurs visiteraient ces sites chaque mois. À partir de l’adolescence, la consommation chez les garçons augmente, tandis qu’elle reste relativement stable chez les filles. Les mesures de protection actuelles ne sont pas un échec total – chez les hommes de 18 ans et plus, le temps passé sur ces sites est plus de deux fois supérieur à celui des hommes de 16-17 ans – mais elles ne sont pas d’une efficacité absolue. Ces résultats soulèvent des questions pour les scientifiques, les professionnels de la santé et les décideurs politiques, notamment en ce qui concerne la régulation des médias pornographiques et les effets préoccupants de cette consommation sur les mineurs.

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Les jeunes et la sexualité : un nouveau phénomène ?

Le rapport ARCOM est factuel mais il nécessite une contextualisation pour comprendre sa signification et sa portée. Pourtant, ses résultats sont souvent pris comme des faits indiscutables, sans être éclairés par d’autres données scientifiques. Cela conduit à une lecture simpliste mais passionnée entravant les possibilités de comprendre le rapport des jeunes à la pornographie. Ces réactions reflètent une panique morale fréquemment observée par les historiens de la sexualité face aux comportements sexuels des jeunes[1]. Rappelons cependant que, dès 1905, Freud a mis en évidence l’intérêt précoce des enfants pour la sexualité[2]. Plus récemment des études menées par l’institut Kinsey[3] ont également révélé que de nombreux jeunes ont des expériences sexuelles avec leurs pairs dès un jeune âge, motivés par la curiosité et le sentiment de transgression.

Par ailleurs, même avant l’avènement d’Internet, les enfants avaient déjà accès à des contenus pornographiques, tant à l’extérieur qu’à leur domicile. Toutefois, les contenus pornographiques désormais disponibles ne correspondent ni aux expériences sexuelles des jeunes étudiées par l’institut Kinsey ni à celles dont Freud a parlé. Il est donc nécessaire de complexifier notre regard sur les rapports des jeunes à la sexualité et de revoir les modalités que nous leur proposons pour répondre à leur curiosité. Une compréhension approfondie de la relation entre l’individu et la pornographie est essentielle pour appréhender ses effets et soutenir le développement sexuel de chacun. Ainsi, plutôt que de considérer les résultats du rapport ARCOM comme des faits indiscutables, il est primordial de les contextualiser et de les éclairer à la lumière d’une réflexion scientifique critique. Cette approche permettra une meilleure compréhension des relations des jeunes avec la sexualité et la mise en place de modalités éducatives plus adaptées à leurs besoins.

Inscription sociale et politique du débat

Les études sur la consommation de pornographie ont été l’objet de préoccupations sociales et politiques de longue date[4] et il convient de considérer les contextes politiques et les acteurs impliqués dans ces études pour évaluer objectivement les conclusions qui en découlent. Par exemple, la commission sur l’obscénité et la pornographie aux États-Unis en 1970, composée d’experts pluridisciplinaires, a conclu que la pornographie adulte n’entraînait pas de dommages significatifs sur le plan social ou individuel. Cependant, ces conclusions ont été rejetées par les instances politiques. Ultérieurement, la commission Meese (administration Reagan) a adopté une approche différente en sélectionnant en amont les avis provenant de la société civile, aboutissant à la conclusion que la pornographie était préjudiciable et nécessitait une réglementation stricte.

Les effets de la pornographie : une réalité avérée ?

Suivant de nombreuses études, la pornographie serait un enjeu de santé publique : pire que le crack[5], elle aurait des conséquences néfastes, conduisant à des comportements sexuels problématiques, des relations conflictuelles, une satisfaction du couple réduite, des violences sexuelles normalisées et des troubles psychologiques et sexuels. Elle serait également associée à des perceptions dégradantes de soi et à des normes sexuelles inégalitaires entre les sexes[6]. Cependant, les effets de la pornographie sont sujets à débat[7]. Des études suggèrent des effets positifs potentiels tels qu’une meilleure estime de soi et une satisfaction sexuelle améliorée au sein des couples[8]. En l’état actuel des connaissances, les conclusions définitives sont difficiles à établir à partir des méta-analyses et des revues de littérature existantes, et les liens entre la pornographie et les comportements sexuels problématiques ou violents ne sont pas clairement établis[9]. Certaines recherches suggèrent même que la pornographie pourrait être associée à une diminution des crimes sexuels – du moins à un niveau populationnel – bien que cette hypothèse nécessite une analyse plus approfondie[10].

Difficultés à penser scientifiquement la pornographie

Comprendre les effets de la pornographie peut être difficile pour plusieurs raisons :

– Il est difficile de définir la pornographie, car il en existe différentes perceptions et interprétations[11] : représentations explicites destinées à susciter l’excitation sexuelle, la vente de sexe à des fins lucratives, représentations sexuelles partielles, descriptions écrites de relations intimes.

– Il existe différentes formes de pornographie, allant de la pornographie mainstream à des formes alternatives telles que la pornographie queer, transgenre ou féministe. Le genre pornographique n’est ainsi ni phénomène homogène ni unidimensionnel. Les intentions des créateurs, les modalités de consommation et la diversité des contenus pornographiques contribuent à une grande variabilité dans les effets potentiels[12].

– Le design des études sur la pornographie et l’interprétation des résultats sont également des facteurs à considérer[13] :

– Les études basées sur des populations cliniques peuvent montrer une corrélation entre la consommation de pornographie et certains comportements problématiques, mais omettent souvent de comparer la prévalence de la consommation de pornographie dans ces groupes par rapport à celle de la population générale.

– Le discours sur la pornographie est souvent influencé par les opinions des experts. Preuve de moindre niveau scientifique, ces opinions peuvent être biaisées car davantage idéologiques que scientifiques.

– La plupart des études utilisent des designs transversaux ou corrélationnels, ce qui ne permet pas de prouver la causalité qui est inférer a priori. De plus, la focalisation sur les effets négatifs de la pornographie néglige les effets neutres ou positifs qui peuvent également se produire.

– Les recherches sur les effets négatifs de la pornographie présentent fréquemment des biais de citation. Elles privilégient les études qui soutiennent leurs hypothèses de recherche en ignorant celles qui les contredisent.

Pour une compréhension équilibrée de la pornographie, il est essentiel d’adopter une approche nuancée qui reconnaît la variabilité de ses effets en fonction des individus et des contextes. Cela permet d’identifier les facteurs de vulnérabilité qui peuvent transformer une consommation normative en une expérience préjudiciable, tout en reconnaissant que certaines personnes peuvent en tirer des effets limités voire positifs. Il est ainsi important de faire la distinction entre une consommation régulière de pornographie, son mésusage et son utilisation problématique pouvant mener à une forme d’addiction. Cela nécessite d’explorer les dimensions psychosociales qui influencent la vulnérabilité individuelle et expliquent pourquoi certaines personnes développent une dépendance tandis que d’autres ne sont pas affectées.

La pornographie, pour quoi faire ?

Comprendre les motivations individuelles à la consommation de pornographie est un sujet qui suscite un intérêt croissant parmi les chercheurs. Bien que des progrès aient été réalisés récemment, cette question reste relativement peu explorée[14]. Pourtant, il est essentiel de comprendre pourquoi la pornographie est consommée et d’identifier les différentes fonctions qu’elle peut remplir pour chacun, dans le cadre plus large de la compréhension des motivations sexuelles[15]. La consommation de pornographie peut satisfaire divers besoins et motivations, tant au niveau individuel qu’interpersonnel. Sur le plan individuel, elle peut procurer du plaisir, permettre l’exploration de fantasmes personnels et favoriser la découverte de ses propres limites et désirs. Sur le plan interpersonnel, elle peut contribuer à la création de liens sociaux, à l’acquisition d’un statut social (devenir le.la sexpert·e du groupe) ou à la compensation d’une satisfaction sexuelle insatisfaisante. Elle peut également avoir des fonctions de régulation émotionnelle en atténuant les émotions négatives et en intensifiant les émotions positives, via la masturbation, par exemple.

Consommation de pornographie et carences de l’éducation sexuelle

La compréhension de la pornographie devient complexe lorsqu’elle est replacée dans son contexte. Les jeunes adultes, les adolescents, voire même les enfants, évoluent au sein d’une société qui valorise le plaisir sexuel et considère l’orgasme comme un objectif à atteindre, ce qui joue un rôle important dans la construction de l’identité de genre[16] : être perçu comme un homme ou une femme est souvent associé à la capacité d’avoir ou de contribuer à des expériences orgasmiques. Où les individus peuvent-ils trouver les connaissances et compétences nécessaires dans ce domaine ? Il serait logique d’aborder le plaisir sexuel lors des séances d’éducation sexuelle dispensées dans les institutions, en suivant les recommandations de l’UNESCO[17]. Ces organisations préconisent une approche globale et positive de l’éducation sexuelle, incluant la dimension du plaisir sexuel tout en respectant les droits fondamentaux. Toutefois, les programmes d’éducation sexuelle peinent encore à répondre pleinement aux attentes du public, en particulier des jeunes[18], car ils se concentrent principalement sur les risques et négligent les aspects concrets d’une sexualité épanouissante.

Il est essentiel de fournir aux jeunes des réponses adaptées à leurs interrogations sur le plaisir sexuel, y compris les moyens d’expérimenter et de partager le plaisir avec leur(s) partenaire(s), leurs préférences sexuelles, les normes en matière de pratiques sexuelles, ainsi que l’identification et l’expression du désir.

Faute d’alternatives appropriées, certains jeunes peuvent partiellement se tourner vers la pornographie, qui a été étudiée pour ses fonctions éducatives concernant les pratiques sexuelles, les plaisirs individuels et partagés, ainsi que les aspects techniques de la sexualité. La pornographie peut offrir un moyen anonyme d’explorer l’identité sexuelle et les désirs pour ceux qui sont en questionnement ou doutent d’eux-mêmes. Toutefois, il est important de souligner que la pornographie est une représentation fictive et souvent exagérée de la sexualité, qui ne reflète pas la diversité des expériences et des relations sexuelles réelles. Elle ne fournit pas d’informations complètes et précises sur la santé sexuelle, la contraception, les infections sexuellement transmissibles et les consentements mutuels, et met peu l’accent sur l’importance des relations émotionnelles et de la communication dans la sexualité.

Plutôt que de vouloir éradiquer ou interdire la pornographie, il est important d’admettre cette réalité et de la prendre en considération dans l’éducation sexuelle. Les jeunes sont exposés à la pornographie, il est donc nécessaire de pouvoir en discuter ouvertement et de manière constructive, en développant chez eux une pensée critique dans le domaine des sexualités, en sensibilisant aux scripts sexuels, aux stéréotypes de genres et aux doubles standards en matière de sexualité. Ainsi, il est possible de concilier les attentes de la société en matière de plaisir sexuel avec une éducation sexuelle plus complète et positive, qui répond aux besoins des jeunes tout en mettant en avant les dimensions réalistes, émotionnelles et communicationnelles de la sexualité.

Au final, le rapport ARCOM offre une opportunité de réflexion profonde. En évaluant ce rapport à la lumière de nos connaissances scientifiques en sexologie et en adoptant une approche éducative fondée sur des données factuelles, nous pouvons favoriser une meilleure éducation sexuelle, contribuant ainsi à l’épanouissement d’une sexualité équilibrée, respectueuse et épanouissante pour tous. En reconnaissant que la pornographie peut être considérée comme le maillon manquant entre le plaisir sexuel et l’éducation sexuelle, nous pouvons saisir l’occasion d’améliorer notre éducation sexuelle. En intégrant une compréhension critique de la pornographie dans nos programmes éducatifs – sous réserve de moyens et d’intervenant·e·s qualifié·e·s, idéalement des sexologues –, nous pouvons aider les jeunes à naviguer de manière éclairée dans le paysage sexuel complexe qui les entoure.

Notre compréhension de l’usage de la pornographie par les jeunes implique de faire attention à ne pas projeter notre regard d’adulte sur les comportements sexuels des plus jeunes, de ne pas préjuger des motifs de consommation ou de ces effets. Car, rappelons-le, le rapport abordait la question de la consommation de pornographie par les mineurs, en se concentrant sur la notion de minorité légale plutôt que sur celle de minorité sexuelle. Il examinait la consommation de pornographie à l’aune de l’âge, où une personne est considérée comme majeure selon la loi, plutôt que de se pencher sur l’âge du consentement sexuel. Ainsi, il questionnait davantage l’émancipation des enfants vis-à-vis de l’autorité parentale plutôt que leur développement en tant qu’acteurs de leur vie sexuelle.


[1] Jenkins, P. (2003), « Watching the research pendulum », Sexual development in childhood, p. 3-20.

[2] Freud, S (1905), Trois Essais sur la théorie Sexuelle. Folio, page 123.

[3] Reynolds, M. A., Herbenick, D., & Bancroft, J. (2003), « The Nature of Childhood Sexual Experiences. Two Studies 50 Years Apart », In Sexual Development in Childhood (J. Bancroft, p. 134‑155), Indiana University Press.

[4] Giami, A. (2002), « Que représente la pornographie ? », In Morale Sexuelle, (CNRS Bateman Simone, p. 33‑65), Cahiers du CERSES.

[5] Singel. (2004, novembre 24), « Internet Porn : Worse Than Crack ? »,The Guardian.

[6] Par exemple : Braithwaite, S. R., Coulson, G., Keddington, K., & Fincham, F. D. (2015), « The influence of pornography on sexual scripts and hooking up among emerging adults in college », Archives of Sexual Behavior, 44(1), 111‑123. ; Bulot, C., Leurent, B., & Collier, F. (2015), « Pornographie, comportements sexuels et conduites à risque en milieu universitaire », Sexologies, 24(4), 187‑193 ; Duggan, S. J., & McCreary, D. R. (2004), « Body image, eating disorders, and the drive for muscularity in gay and heterosexual men : The influence of media images », Journal of Homosexuality, 47(3‑4) ; Hald, G. M., Smolenski, D., & Rosser, B. R. S. (2013), « Perceived Effects of Sexually Explicit Media among Men Who Have Sex with Men and Psychometric Properties of the Pornography Consumption Effects Scale (PCES) », The Journal of Sexual Medicine, 10(3), 757‑767 ; Vera-Gray, F., McGlynn, C., Kureshi, I., & Butterby, K. (2021), « Sexual violence as a sexual script in mainstream online pornography », The British Journal of Criminology, 61(5), p. 1243‑1260.

[7] Mollaioli, D., Sansone, A., Romanelli, F., & Jannini, E. A. (2018),« Sexual dysfunctions in the internet era », Sexual dysfunctions in mentally ill patients, p. 163‑172.

[8] Kvalem, I. L., Træen, B., & Iantaffi, A. (2016), « Internet Pornography Use, Body Ideals, and Sexual Self-Esteem in Norwegian Gay and Bisexual Men », Journal of Homosexuality, 63(4), p. 522‑540.

[9] Par exemple : Dwulit, A. D., & Rzymski, P. (2019), « The potential associations of pornography use with sexual dysfunctions : An integrative literature review of observational studies », Journal of Clinical Medicine, 8(7) ; Bauserman, R. (1996), « Sexual aggression and pornography : A review of correlational research », Basic and Applied Social Psychology, 18(4), 405‑427.; Ferguson, C. J., & Hartley, R. D. (2022), « Pornography and sexual aggression : Can meta-analysis find a link ? », Trauma, Violence, & Abuse, 23(1), 278‑287 ; Kohut, T., Baer, J. L., & Watts, B. (2016). « Is Pornography Really about “Making Hate to Women” ? Pornography Users Hold More Gender Egalitarian Attitudes Than Nonusers in a Representative American Sample » Journal of Sex Research, 53(1), p. 1‑11.

[10] D’Amato, A. (2006), « Porn Up, Rape Down », Northwestern Public Law Research Paper No. 913013. SSRN ; Döring, N. M. (2009), « The Internet’s impact on sexuality : A critical review of 15years of research », Computers in Human Behavior, 25(5), p. 1089‑1101.

[11] Rea, M. C. (2001), « What is pornography ? », Noûs, 35(1), 118‑145 ; Willoughby, B. J., & Busby, D. M. (2016), « In the eye of the beholder : Exploring variations in the perceptions of pornography », The Journal of Sex Research, 53(6), p. 678‑688.

[12] Ashton, S., McDonald, K., & Kirkman, M. (2019), « What does “pornography” mean in the digital age ? Revisiting a definition for social science researchers », Porn Studies, 6(2), 144‑168 ; Beggan, J. K., & Allison, S. T. (2003), « Reflexivity in the pornographic films of Candida Royalle », Sexualities, 6(3‑4), 301‑324 ; Wolak, J., Mitchell, K., & Finkelhor, D. (2007), « Unwanted and wanted exposure to online pornography in a national sample of youth Internet users », Pediatrics, 119(2), 247‑257 ; Huntington, C., Markman, H., & Rhoades, G. (2021), « Watching pornography alone or together : Longitudinal associations with romantic relationship quality », Journal of Sex & Marital Therapy, 47(2), 130‑146 ; Kohut, T., Balzarini, R. N., Fisher, W. A., Grubbs, J. B., Campbell, L., & Prause, N. (2020), « Surveying pornography use : A shaky science resting on poor measurement foundations », The Journal of Sex Research, 57(6), p. 722‑742.

[13] Campbell, L., & Kohut, T. (2017), « The use and effects of pornography in romantic relationships », Relationships and stress, 13, 6‑10, p. 7 ; Ferguson, C. J., & Hartley, R. D. (2022), « Pornography and sexual aggression : Can meta-analysis find a link ? », Trauma, Violence, & Abuse, 23(1), p. 278‑287.

[14] Bőthe, B., Tóth-Király, I., Bella, N., Potenza, M. N., Demetrovics, Z., & Orosz, G. (2021), « Why do people watch pornography ? The motivational basis of pornography use », Psychology of Addictive Behaviors, 35(2).

[15] Par exemple : Meston, C. M., & Buss, D. M. (2007), « Why humans have sex », Archives of sexual behavior36, p. 477-507.

[16] Opperman, E., Braun, V., Clarke, V., & Rogers, C. (2014), « “It feels so good it almost hurts”: Young adults’ experiences of orgasm and sexual pleasure », The Journal of Sex Research51(5), p. 503-515.

[17] UNESCO. (2021). The Journey Towards Comprehensive Sexuality Education, Global Status Report. United Nations Educational Scientific and Cultural Organization.

[18] Astle, S., McAllister, P., Emanuels, S., Rogers, J., Toews, M., & Yazedjian, A. (2021), « College students’ suggestions for improving sex education in schools beyond ‘blah blah blah condoms and STDs’ », Sex Education, 21(1), 91‑105 ; Cense, M., Grauw, S. de, & Vermeulen, M. (2020), « Sex is not just about ovaries.’Youth participatory research on sexuality education in The Netherlands », International Journal of Environmental Research and Public Health.

Brice Gouvernet

Psychologue, Maître de conférences en psychologie à l'université Rouen Normandie, membre de l'association Interdisciplinaire post-Universitaire de Sexologie et de l'association Mondiale de Santé Sexuelle

Rayonnages

SociétéÉducation

Notes

[1] Jenkins, P. (2003), « Watching the research pendulum », Sexual development in childhood, p. 3-20.

[2] Freud, S (1905), Trois Essais sur la théorie Sexuelle. Folio, page 123.

[3] Reynolds, M. A., Herbenick, D., & Bancroft, J. (2003), « The Nature of Childhood Sexual Experiences. Two Studies 50 Years Apart », In Sexual Development in Childhood (J. Bancroft, p. 134‑155), Indiana University Press.

[4] Giami, A. (2002), « Que représente la pornographie ? », In Morale Sexuelle, (CNRS Bateman Simone, p. 33‑65), Cahiers du CERSES.

[5] Singel. (2004, novembre 24), « Internet Porn : Worse Than Crack ? »,The Guardian.

[6] Par exemple : Braithwaite, S. R., Coulson, G., Keddington, K., & Fincham, F. D. (2015), « The influence of pornography on sexual scripts and hooking up among emerging adults in college », Archives of Sexual Behavior, 44(1), 111‑123. ; Bulot, C., Leurent, B., & Collier, F. (2015), « Pornographie, comportements sexuels et conduites à risque en milieu universitaire », Sexologies, 24(4), 187‑193 ; Duggan, S. J., & McCreary, D. R. (2004), « Body image, eating disorders, and the drive for muscularity in gay and heterosexual men : The influence of media images », Journal of Homosexuality, 47(3‑4) ; Hald, G. M., Smolenski, D., & Rosser, B. R. S. (2013), « Perceived Effects of Sexually Explicit Media among Men Who Have Sex with Men and Psychometric Properties of the Pornography Consumption Effects Scale (PCES) », The Journal of Sexual Medicine, 10(3), 757‑767 ; Vera-Gray, F., McGlynn, C., Kureshi, I., & Butterby, K. (2021), « Sexual violence as a sexual script in mainstream online pornography », The British Journal of Criminology, 61(5), p. 1243‑1260.

[7] Mollaioli, D., Sansone, A., Romanelli, F., & Jannini, E. A. (2018),« Sexual dysfunctions in the internet era », Sexual dysfunctions in mentally ill patients, p. 163‑172.

[8] Kvalem, I. L., Træen, B., & Iantaffi, A. (2016), « Internet Pornography Use, Body Ideals, and Sexual Self-Esteem in Norwegian Gay and Bisexual Men », Journal of Homosexuality, 63(4), p. 522‑540.

[9] Par exemple : Dwulit, A. D., & Rzymski, P. (2019), « The potential associations of pornography use with sexual dysfunctions : An integrative literature review of observational studies », Journal of Clinical Medicine, 8(7) ; Bauserman, R. (1996), « Sexual aggression and pornography : A review of correlational research », Basic and Applied Social Psychology, 18(4), 405‑427.; Ferguson, C. J., & Hartley, R. D. (2022), « Pornography and sexual aggression : Can meta-analysis find a link ? », Trauma, Violence, & Abuse, 23(1), 278‑287 ; Kohut, T., Baer, J. L., & Watts, B. (2016). « Is Pornography Really about “Making Hate to Women” ? Pornography Users Hold More Gender Egalitarian Attitudes Than Nonusers in a Representative American Sample » Journal of Sex Research, 53(1), p. 1‑11.

[10] D’Amato, A. (2006), « Porn Up, Rape Down », Northwestern Public Law Research Paper No. 913013. SSRN ; Döring, N. M. (2009), « The Internet’s impact on sexuality : A critical review of 15years of research », Computers in Human Behavior, 25(5), p. 1089‑1101.

[11] Rea, M. C. (2001), « What is pornography ? », Noûs, 35(1), 118‑145 ; Willoughby, B. J., & Busby, D. M. (2016), « In the eye of the beholder : Exploring variations in the perceptions of pornography », The Journal of Sex Research, 53(6), p. 678‑688.

[12] Ashton, S., McDonald, K., & Kirkman, M. (2019), « What does “pornography” mean in the digital age ? Revisiting a definition for social science researchers », Porn Studies, 6(2), 144‑168 ; Beggan, J. K., & Allison, S. T. (2003), « Reflexivity in the pornographic films of Candida Royalle », Sexualities, 6(3‑4), 301‑324 ; Wolak, J., Mitchell, K., & Finkelhor, D. (2007), « Unwanted and wanted exposure to online pornography in a national sample of youth Internet users », Pediatrics, 119(2), 247‑257 ; Huntington, C., Markman, H., & Rhoades, G. (2021), « Watching pornography alone or together : Longitudinal associations with romantic relationship quality », Journal of Sex & Marital Therapy, 47(2), 130‑146 ; Kohut, T., Balzarini, R. N., Fisher, W. A., Grubbs, J. B., Campbell, L., & Prause, N. (2020), « Surveying pornography use : A shaky science resting on poor measurement foundations », The Journal of Sex Research, 57(6), p. 722‑742.

[13] Campbell, L., & Kohut, T. (2017), « The use and effects of pornography in romantic relationships », Relationships and stress, 13, 6‑10, p. 7 ; Ferguson, C. J., & Hartley, R. D. (2022), « Pornography and sexual aggression : Can meta-analysis find a link ? », Trauma, Violence, & Abuse, 23(1), p. 278‑287.

[14] Bőthe, B., Tóth-Király, I., Bella, N., Potenza, M. N., Demetrovics, Z., & Orosz, G. (2021), « Why do people watch pornography ? The motivational basis of pornography use », Psychology of Addictive Behaviors, 35(2).

[15] Par exemple : Meston, C. M., & Buss, D. M. (2007), « Why humans have sex », Archives of sexual behavior36, p. 477-507.

[16] Opperman, E., Braun, V., Clarke, V., & Rogers, C. (2014), « “It feels so good it almost hurts”: Young adults’ experiences of orgasm and sexual pleasure », The Journal of Sex Research51(5), p. 503-515.

[17] UNESCO. (2021). The Journey Towards Comprehensive Sexuality Education, Global Status Report. United Nations Educational Scientific and Cultural Organization.

[18] Astle, S., McAllister, P., Emanuels, S., Rogers, J., Toews, M., & Yazedjian, A. (2021), « College students’ suggestions for improving sex education in schools beyond ‘blah blah blah condoms and STDs’ », Sex Education, 21(1), 91‑105 ; Cense, M., Grauw, S. de, & Vermeulen, M. (2020), « Sex is not just about ovaries.’Youth participatory research on sexuality education in The Netherlands », International Journal of Environmental Research and Public Health.