De la scolarisation des élèves en situation de handicap
Depuis maintenant plus d’une trentaine d’années, les instances onusiennes incitent leurs États membres à veiller à ce que l’exercice du droit à l’éducation soit assuré sans discrimination sur la base de l’égalité des chances afin qu’aucun enfant ne soit exclu du système d’enseignement général. Dans cette perspective, à l’image de nombreux pays européens, l’école de la République s’est lancée le défi de garantir une place à chaque enfant indépendamment de ses particularités et de lui assurer les conditions de possibilité de sa réussite scolaire. Ce choix, a impliqué pour l’École de renoncer à se penser comme un tout homogène et stable. Pour paraphraser Georges Balandier[1], les systèmes éducatifs, à l’image des sociétés dans lesquelles ils sont institués, prennent l’aspect d’une création permanente et incertaine, d’une production continue, jamais achevée et toujours à reprendre.

Les injonctions onusiennes (via, entre autres, la Convention relative aux droits des personnes handicapées ratifiée par la France en 2010), relayées par le monde associatif et portées par le législateur français, formulées en termes de désinstitutionalisation n’ont fait qu’accélérer cette dynamique visant à transformer l’École pour répondre à l’impératif inclusif. À cet égard, dans son rapport rendu public le 5 mars 2019[2] la Rapporteuse spéciale pour les droits des personnes handicapées de l’ONU, Catalina Devandas-Aguilar, rappelle que « la désinstitutionalisation des enfants handicapés devrait être une priorité » et recommande de « fermer les institutions médico-éducatives existantes et de scolariser tous les enfants handicapés qui s’y trouvaient dans les établissement ordinaires ».
À l’époque où elle était Secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel déclarait dans une interview accordée au quotidien La Montagne, daté du 21 novembre 2017, la nécessité d’aider « les professionnels des établissements pour accompagner le choix de vie