BlacKkKlansman, « Make Racism Wrong Again »
Le 12 août 2018 marquait le premier anniversaire des violences de Charlottesville en Virginie et la mort de Heather Heyer. L’activiste antiraciste a été tuée par la voiture que conduisait James Alex Fields Jr. qui a intentionnellement foncé sur la foule des manifestant-e-s réuni-e-s contre le ralliement des suprématistes blancs. Ces derniers, visages grimaçants et déformés par la haine, brandissaient depuis déjà deux jours torches et signes nazis en riposte au projet de la ville de déboulonner la statue d’un héros confédéré de la Guerre de Sécession.
Les événements de l’été 2017, largement relayés par les médias, ont profondément marqué les esprits aux États-Unis, engageant la société civile à poursuivre les protestations initiées par Black Lives Matter, depuis sa création en 2013 lorsque le meurtrier de Trayvon Martin avait été acquitté. Contrer les idées d’extrême-droite véhiculées par des groupes prônant la supériorité des WASP (White Anglo-Saxon Protestant), alors que la politique de l’actuel président des États-Unis confirme jour après jour que le racisme n’a jamais cessé d’exister dans le pays depuis sa création, est une tâche que les femmes et les hommes travaillant pour les droits civiques prennent à bras le corps.
Dans la perspective, un an après, d’une seconde réunion des groupes suprématistes blancs, cette fois sur Layafette Square à Washington DC (Charlottesville leur ayant été interdite), les militantes et militants sont venus nombreux pour s’opposer au racisme. Sur les marches du Lincoln Memorial, une femme du Southern Poverty Law Center, basé à Montgomery dans l’Alabama, distribue un guide listant les « dix façons de lutter contre la haine ». Sur la couverture du livret, la photographie en couleurs d’un enfant de deux ou trois ans, habillé des vêtements blancs du Ku Klux Klan avec une capuche taille XXS sur la tête, touchant le bouclier d’un policier africain-américain qui le regarde derrière ses lunettes de soleil. La femme distribue aussi