Sur la deuxième vague des séries américaines féministes
Ruth Bader Ginsburg, juge mythique de la Cour suprême américaine disparue en septembre dernier, grande progressiste et féministe dont le Sénat républicain vient de confirmer le « remplacement », avec une rapidité indécente, par la juge et militante anti-avortement Amy Coney Barrett, était une icône de la culture populaire : « The Notorious RBG » – surnom parodiant celui du grand rappeur Notorious B.I.G. – fut évoquée dans la série Big Bang Theory (S12, E6) ou encore imitée par Kate McKinnon dans Saturday Night Live. Elle a été le sujet de deux films en 2018 : le documentaire de référence RBG (de Betsy West et Julie Cohen) et le biopic Une femme d’exception (On the Basis of Sex, de Mimi Leder, une réalisatrice bien connue d’Urgences à The Leftovers).
RBG y est interprétée par la star Felicity Jones (qu’on a vue en héroïne de Rogue One). Le film décrit sa formation, sa relation avec son mari (Armie Hammer présent dans The Social Network et Call Me by Your Name, où il est excellent en époux résolument féministe), ses difficultés pour trouver un travail après ses études de droit, et sa première grande affaire.
Le personnage de RBG fait aussi une micro-apparition sous les traits de Tara Nicodemo dans la brillante mini-série Mrs. America (Dahvi Waller, FX, 2020), dans l’épisode « Phyllis & Fred & Brenda & Marc » (titre hommage au film de Mazursky de 1969, Bob & Carol & Ted & Alice), centré sur un beau personnage d’avocate féministe, Brenda Feigen (Ari Graynor), laquelle fut aussi une des étudiantes pionnières à la Harvard Law, mais évoquant aussi les luttes LGBT présentes dans les mouvements féministes des années 1970. Le destin fictionnel de RBG est un exemple des interactions de la culture populaire et de la politique.
Générations féministes
L’époque est aux séries féministes, qui ont connu un développement explosif depuis #MeToo. Chacun peut se rendre compte de l’évolution, peut-être irréversible, qui a mis les femmes au premier plan du petit écran. Déjà, durant la dernière décennie, les personnages de femmes ont fini par prendre le dessus – les héros masculins ne survivant pas aussi longtemps : que ce soit dans la série-phénomène Game of Thrones (HBO), où les héroïnes sont majoritaires dans les dernières saisons, ou dans House of Cards (Netflix), où c’est la femme du président (la glaçante Claire Underwood, interprétée par Robin Wright) qui finit par exercer le pouvoir. Orange Is the New Black (Jenji Kohan, Netflix, 2013-2019) a mis à l’écran une extraordinaire diversité de femmes dans le cadre d’une « série carcérale » – grand genre populaire traditionnellement masculin. Kerry Washington a longtemps incarné dans Scandal une femme politique black et sexy, avant de jouer le rôle d’Anita Hill dans Confirmation (2016), film consacré au scandale qui a entouré la nomination de Clarence Thomas comme juge de la Cour suprême en 1991.
Mais il ne s’agit plus seulement pour les femmes de gagner en visibilité. Après une « première vague » où les femmes ont avancé vers l’égalité de présence dans les séries populaires, avec comme enjeu les droits sexuels (avec les classiques et emblématiques Sex and the City et The L Word) nous voici, puisqu’il est question de féminisme, au cœur d’une « seconde vague » qui offre au public des outils d’analyse culturels de la situation des femmes, confirmant que le droit de vote n’est pas l’égalité politique.
La série Unbelievable (Susannah Grant, Netflix, 2019), inspirée d’une enquête du média Propublica, nous présente deux femmes, détectives dans une enquête qui les conduit à affronter un violeur en série… et un milieu policier négligent, grossièrement incompétent et brutal envers les victimes, d’emblée considérées comme « non crédibles ». Toute la puissance féministe de la série est dans le double sens du titre ; personne ne veut croire Marie (Kaitlyn Dever), la première victime du violeur, jeune femme vulnérable vivant dans une communauté pour jeunes « à risque » ; et le spectateur n’en croit pas ses yeux devant l’iniquité du système.
L’originalité d’Unbelievable est de s’intéresser non au violeur mais aux victimes, maltraitées par un système judiciaire incohérent et uncaring ; de mettre en évidence la différence de traitement des victimes par les policiers hommes (qui refusent de croire Marie, la contraignent à revenir sur son témoignage, allant jusqu’à l’inculper violemment de fausse déclaration) et par les deux policières femmes, qui vont s’occuper des victimes suivantes et non seulement les entendre, non seulement les traiter correctement, mais vont prendre soin d’elles, en les écoutant puis en pourchassant méticuleusement et passionnément le coupable. La série elle-même va prendre soin de son sujet en évitant le rape porn et toute complaisance. Enfin Unbelievable tient avec ses actrices, Collette et Wever, qui ne sont pas des habituées des rôles féminins forts. Elles sont la première incarnation crédible d’un « couple de flics » – True Detective au féminin, refusant de se valoriser par un côté sexy, tordu ou « badass » et valorisant plutôt le travail bien fait.
À les voir, on peut se demander si la puissance féminine et féministe des séries récentes ne tient pas à l’arrivée en force de toute une génération d’actrices prêtes à faire monter ce genre féminin en puissance, un peu comme l’ont fait les comédies et mélodrames du cinéma hollywoodien des années 1930-40[1] : Collette et Wever dans Unbelievable, Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley dans Big Little Lies (HBO, 2017-2019), Regina King dans Seven Seconds et Watchmen, Sandra Oh et Jodie Comer dans Killing Eve (BBC America, 2018-), Cate Blanchett et Uzo Aduba dans Mrs. America, sans oublier Elizabeth Moss dans Top of the Lake et The Handmaid’s Tale, voire Claire Danes dans Homeland… actrices qui, comme les Katharine Hepburn, Irene Dunne, Barbara Stanwyck du siècle passé, n’ont pas un profil de jeunes premières ni l’envie de subir quelque male gaze que ce soit, mais incarnent résolument confiance en soi et solidarité féminine, en prenant appui sur la génération précédente, et donc sur la première vague – Holly Hunter dans Top of the Lake et The Comey Rule, Pam Grier dans L Word, Meryl Streep rejoignant Big Little Lies pour une seconde saison dont elle est le seul élément réellement saillant.
Sans oublier la nouvelle génération : une autre mini-série de Netflix, Unorthodox, décrit l’itinéraire de libération d’une jeune femme issue d’une communauté de juifs orthodoxes de Brooklyn ; une autre, Stateless, celui d’une femme prisonnière par accident d’un camp de migrants en Nouvelle-Zélande ; la plus radicale de ces séries contemporaines est certainement I May Destroy You qui explore toutes les facettes de l’époque post-#MeToo et de la question du consentement. Toutes étudient la diversité des oppressions des femmes aujourd’hui.
Mrs. America, retour sur la deuxième vague
Toutefois, pour qui veut comprendre ce féminisme sériel de la deuxième vague, Mrs. America est certainement la ressource la plus riche. La série revient sur l’histoire du féminisme à travers la trajectoire de Phyllis Schlafly (Cate Blanchett), une activiste conservatrice qui connut la gloire dans les années 1970 en parvenant à bloquer l’adoption de l’Equal Rights Amendment (ERA) – qui visait à inscrire dans la Constitution américaine l’égalité des droits entre les sexes. Cette série met à l’honneur la diversité des féministes et de leurs engagements, les conflits émergents et significatifs entre « notables » blanches d’une part, noires et LGBT d’autre part, qui ont accompagné la montée en puissance du féminisme politique – et les figures de Gloria Steinem (Rose Byrne), Bella Abzug (Margo Martindale), Betty Friedan (Tracey Ullman), et Shirley Chisholm (Uzo Aduba), femme noire qui fut la première candidate à l’investiture démocrate en 1972, et dont le nom est revenu récemment grâce à l’hommage qui lui a été rendu par Kamala Harris, actuelle candidate à la vice-présidence.
Mrs. America scénarise ainsi les guerres culturelles du siècle passé, qui sont les nôtres et n’avaient pas encore frayé leur chemin dans les séries. En effet, contrairement aux mouvements des droits civiques ou anti-guerre, qui ont été commémorés dans de nombreux films et mini-séries, le mouvement des femmes des années 1970 a été largement négligé par la culture populaire : soit parce que la production des séries a été de longue date dominée par des hommes, soit parce que les premières lignes de la bataille féministe, comme l’avortement et les droits reproductifs – cause prioritaire déjà, comme le fait apparaître Mrs. America, pour Bella Abzug – les violences conjugales, et les droits LGBT, restent encore controversées, plus que jamais aujourd’hui.
Au cours de ses neuf épisodes, la série observe la bataille de dix ans qui s’est tenue autour de l’Equal Rights Amendment, une mesure qui a d’abord bénéficié d’un large soutien démocrate et même bipartite, mais a finalement été bloquée par des militants conservateurs. Elle explore les deux camps de cette guerre des cultures sur une période qui va de 1971 à 1980 et raconte ce faisant en détail l’histoire du mouvement des femmes, chaque épisode étant centré sur l’une des figures de l’époque. La série offre ainsi des portraits lucides de penseuses du féminisme mythiques et rivales comme Gloria Steinem et Betty Friedan. Elle met aussi en avant des femmes moins célèbres mais au rôle politique crucial comme la féministe républicaine Jill Ruckelshaus (Elizabeth Banks), une espèce peu imaginable aujourd’hui – démontrant l’évolution désastreuse du Parti républicain depuis cette époque.
Mrs. America a pour originalité d’être centrée sur une influente ennemie du féminisme, Schlafly, fondatrice de l’Eagle Forum et décédée à l’âge de 92 ans juste après avoir soutenu Donald Trump, un autre outsider politique qui a su canaliser, avec plus de réussite, l’angoisse « blanche » face aux transformations culturelles contemporaines. La série offre un examen opportun du pouvoir politique féminin, touchant à quelques sujets sensibles : le rôle politique crucial des femmes antiféministes, défenseuses de la famille traditionnelle ; les inégalités internes au mouvement féministe, avec les expériences de féministes noires comme Chisholm, entrée dans l’histoire par sa candidature de 1972 … et la réticence globale des féministes blanches à la soutenir, lui préférant le candidat allié-mâle-blanc, McGovern.
Uzo Aduba, qui a tourné Mrs. America juste après la dernière saison de Orange Is the New Black, l’a fait parce que la série mettait en lumière un grand nombre de femmes accomplies et pourtant négligées. Schlafly fait elle-même partie de ces femmes oubliées de l’Histoire, comme le suggère la muflerie constante de son mari ou la conclusion mélancolique de la série, qui la voit retourner à sa cuisine après avoir crucialement aidé Reagan, par la mobilisation de ses réseaux antiféministes, à remporter la présidence. Les femmes ralliées à sa cause, notamment son amie proche Alice Macray (remarquable comme toujours Sarah Paulson) sont décrites avec attention et sympathie. Dans une réplique-clé de la série, Bella Abzug qualifie Schlafly de « femme la plus libérée d’Amérique ».
Mais au-delà, Mrs. America met en lumière l’émergence de l’argumentaire antiféministe comme outil politique majeur de l’idéologie ultra-conservatrice, bientôt dominante chez les Républicains, et en crescendo jusqu’à l’arrivée de Trump, qui a donné le signal qu’on pouvait librement s’en prendre aux femmes, les dénigrer et les insulter publiquement. Ce moment historique pour les femmes est fort bien décrit dans la nouvelle série The Comey Rule (Showtime, 2020) notamment avec une scène où toute la famille – l’épouse et les quatre filles – de James Comey, alors directeur du FBI, est en larmes devant l’annonce à la TV des résultats de l’élection présidentielle : la série revient en effet très pédagogiquement sur cet horrible moment de 2016 où le FBI avait à quelques jours du vote réouvert l’enquête sur Hillary Clinton (qui avait utilisé sa messagerie privée non sécurisée lorsqu’elle était secrétaire d’État).
Avec la distance, on peut se demander si Comey a (involontairement) joué un rôle dans la défaite de la candidate démocrate face à Trump ou si, tout simplement, c’est le sexisme irréductible (entrenched) de la société américaine qui a décidé du résultat de l’élection. Cause culturelle et pas politique.
Intersectionnalité en séries
C’est bien le mouvement #MeToo qui a permis, après ce terrible backlash, que la culture populaire s’intéresse à nouveau aux féministes de la deuxième vague et à leurs thématiques. Un biopic de Steinem va bientôt sortir avec Alicia Vikander et Julianne Moore, un autre de Chisholm avec Viola Davis. Et l’Equal Rights Amendment a été ratifié en 2017, quatre décennies après avoir été bloqué – par le Nevada, l’Illinois et la Virginie –, ravivant l’espoir qu’il puisse un jour être adopté.
Les séries TV d’aujourd’hui ne se cantonnent plus au rôle de « miroir » d’une société, elles revendiquent l’histoire du féminisme, réclamant d’en faire partie et de directement changer les choses.
Uzo Aduba a gagné le prix de la meilleure actrice dans un « second rôle » pour son incarnation de Shirley Chisholm, lors d’une soirée des Emmys qui, quoique « à distance », fut historique, puisqu’elle a vu le triomphe d’actrices et acteurs noirs en nombre inédit. Regina King et Yahya Abdul-Matee pour Watchmen, élue meilleure série 2019 ; mais aussi Zendaya, Maya Rudolph, Eddie Murphy, Ron Cephas Jones, Laurence Fishburne. Regina King, actrice de génie récompensée pour la quatrième fois, symbolise à elle seule le tournant accompli par les séries (très en avance, en cela, sur le cinéma hollywoodien) dans leur mise en avant de femmes noires : non plus token ou gadget mais geste politique aux multiples implications.
Ces femmes longtemps invisibilisées au cinéma sont certainement l’élément le plus marquant dans ces transformations apportées par et dans la culture populaire. En témoignent deux grandes œuvres HBO, Watchmen, et l’extraordinaire Lovecraft Country (Misha Green, D. Lindelof, J.J. Abrams 2019) qui reviennent l’une et l’autre sur des épisodes refoulés de l’histoire américaine (le massacre de Tulsa) et, comme l’a déjà fait Black Panther, élargissent radicalement le public des personnages noirs, devenus eux-mêmes emblématiques et sauveurs de leur nation ou du monde. Ou plutôt elles-mêmes : dans Watchmen et Lovecraft Country, ce sont les femmes les superhéros.
En explorant toutes les ressources de la culture populaire – les comics, le fantastique à la Lovecraft, le film d’horreur, et les super-héros –, en mettant en vedette des femmes, ainsi que des acteurs noirs emblématiques des luttes pour l’égalité (tels Michael K. Williams héros de The Wire revu dans The Night Of, When We Rise, When They See Us), ces séries vont créer une nouvelle violence inédite et exubérante, articulant genre et race de façon très réaliste, et utilisant le genre de l’horreur pour exprimer – et retourner – la terreur quotidienne dans laquelle vivent les populations noires. Les femmes noires, élues et électrices, ont été à l’avant-garde de la quête des droits des femmes et ont été négligées dans l’Histoire. Aujourd’hui – comme lors des dernières élections au Congrès – elles sont le bras armé de la lutte contre un Parti républicain devenu synonyme de sexisme et de racisme.
Tout cela devrait renforcer l’espoir d’un changement politique en Amérique, au-delà du suspense soigneusement entretenu de l’élection présidentielle. Mais pourquoi ? Bien sûr, les partisans de Trump ne verront jamais ces séries et donc elles ne peuvent les changer. Aucune série actuelle d’ailleurs ; leur culture, c’est Fox News et des sites Internet. Le rôle de la culture populaire – une culture au sens fort, qui éduque et élève ceux qui veulent se laisser transformer[2] – est pourtant politique. Ce qui donne l’espoir, ce n’est pas seulement la figure rassurante et peu viriliste du candidat démocrate Joe Biden, son respect à l’égard des morts du Covid, le soutien cette fois entier de Bernie Sanders (et le fait qu’il ne souffrira pas de la misogynie) : c’est le regain démocratique que symbolise la présence de Kamala Harris.
Je ne parle pas de son positionnement politique, assez modéré, mais de la remobilisation de la « société civile » que signifie sa seule présence sur le ticket, sur deux terrains, que nous venons de parcourir avec les séries, #MeToo et la lutte contre le harcèlement sexuel, c’est-à-dire contre le patriarcat si parfaitement représenté par Trump et le type de société défendu par les Républicains. Ce mouvement résume le renouveau féministe, que clame la deuxième vague des séries féministes et qui traverse les classes sociales – même les housewives des classes moyennes des banlieues américaines n’en peuvent plus du machisme grossier d’un Trump qui se vante de trouver des jobs pour « leurs maris ».
La seconde mobilisation qui s’est produite juste en amont de la campagne électorale et en pleine épidémie de coronavirus, c’est bien sûr le réveil de la question structurelle des violences policières contre la communauté noire, avec l’extension du mouvement « Black Lives Matter », et les protestations à la suite de l’assassinat terrible de George Floyd, qui s’ajoutait au lourd tribut payé par les Noirs et Hispaniques à la pandémie. Là aussi, les manifestations ont largement dépassé le cadre de la communauté ciblée et ont couvert l’ensemble des États-Unis, intégrant de nombreux Blancs, femmes et hommes. D’où le changement de stratégie de Trump qui a choisi d’attaquer les manifestants, taxés de gauchistes terroristes, et non des communautés.
Ces deux mobilisations, féministe et antiraciste, dont les thèmes sont puissamment repris dans la culture populaire, devraient avoir un impact sur la question de l’abstention du côté des Démocrates et des jeunes, dont beaucoup ne s’étaient pas dérangés pour voter Clinton, symbole de l’establishment blanc… Ce qui peut faire gagner Biden, c’est aussi, au-delà de sa personne, cette mobilisation rendue possible au sein du Parti démocrate par ces nouvelles données, #Metoo et Black Lives Matter, introduites par effraction dans la pensée démocrate conformiste. C’est aussi la nouvelle génération des élues et des militantes démocrates de gauche – noires, hispaniques, asiatiques, blanches, qui menacent les caciques du parti – en leur promettant des primaires douloureuses.
Enfin, ce sont toutes ces séries évoquées, qui contribuent à la transformation nécessaire du camp démocrate en exprimant, en esthétisant et en universalisant ces mobilisations. C’est tout le sens de la culture populaire et de sa puissance transformatrice : les séries TV ne sont pas seulement révélatrices d’une situation, mais outils politiques du changement, qui passera décidément par des batailles culturelles.
NDLR : Ce texte a été réuni avec un autre article de Sandra Laugier, « En confinement : du care en séries », en une publication papier disponible en librairie dans notre collection « Les Imprimés d’AOC ».