Poutine et l’expansionnisme guerrier contre l’Ukraine
Tôt le matin du 24 février 2022, Vladimir Poutine a annoncé qu’il lançait une offensive militaire contre l’Ukraine. Le Président russe avance ses explications : l’OTAN menacerait sérieusement et immédiatement son pays et il existerait un « génocide » en cours des Russes en Ukraine. Il veut la « démilitarisation » et la « dénazification » de ce pays. Son gouvernement serait une « junte antipopulaire » qu’il faut juger pour avoir commis « des crimes sanglants », ce qui ouvre la voie à son renversement. Cette logique et cette rhétorique ne sont pas nouveaux et fondent depuis longtemps la stratégie du Président russe.
Les arguments de Poutine sont en œuvre et des missiles atteignent notamment les aéroports ukrainiens, comme celui de Kiev, et d’autres cibles. L’attaque terrestre vient de l’Est depuis la Russie mais aussi du Nord depuis le Bélarus. Faute de connaître les ripostes militaires de l’Ukraine et étant donné l’inégalité flagrante de force entre l’Ukraine et la Russie, nous ne pouvons anticiper les opérations militaires. Mais nous allons analyser les raisons de l’agression russe en essayant de comprendre ce qu’est l’État russe de Poutine.

Le 21 février 2022, Vladimir Poutine a signé un décret de reconnaissance de « la République populaire de Donetsk » et de la « République populaire de Lougansk », autoproclamées en 2014 dans une partie intégrante de l’Ukraine, le Donbass, qui a voté au suffrage universel, comme toutes les régions du pays, le principe de l’indépendance en 1991. Mais peu importe à Poutine qui a présidé le 21 février un Conseil de sécurité, un aréopage qui comprend le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Défense, et d’autres dont certains seront sanctionnés par les Occidentaux le 23 février.
Cette réunion était télévisée et Poutine a aussi prononcé une allocution télévisée de près d’une heure[1] : c’est un dirigeant qui argumente en abondance ces décisions. Et après avoir signé la reconnaissance de l’indépendance des deux ré